Une maison trop froide, la santé mentale en danger

06 décembre 2022

Ne pas avoir les moyens de chauffer suffisamment son intérieur entraîne des conséquences néfastes. Sur la santé physique mais aussi sur la santé mentale. C’est le constat d’une équipe australienne qui a étudié ces effets sur la santé des Britanniques.

Avec le risque de pénuries d’énergie à l’approche de l’hiver, les Français ont beaucoup entendu parler de « sobriété ». Une recommandation a notamment marqué les esprits : ne pas dépasser les 19°C à l’intérieur du domicile. Ce qui est d’ailleurs considéré comme la meilleure température pour les chambres à coucher. Toutefois, d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), descendre sous les 21°C dans les pièces à vivre, et sous les 18°C dans les chambres constitue une température trop basse.

Or avoir froid chez soi n’est pas une simple question de confort. Les effets sur la santé physique sont bien connus, avec notamment un impact sur le bon fonctionnement du système immunitaire. Mais ce n’est pas tout : vivre dans le froid affecte aussi la santé mentale. Si cela n’a rien de surprenant en soi, une équipe australienne a voulu avoir plus de précisions.

Troubles mentaux : risque triplé

Leur travail, basé sur les données recueillies par la UK Household Longitudinal Study a permis de faire des constats chiffrés. « Se trouver soudain dans une maison insuffisamment chauffée est associé à un doublement du risque de souffrir de troubles mentaux graves chez des personnes n’ayant pas d’antécédents », révèlent les auteurs. Tandis que chez les individus déjà fragiles à ce niveau, le risque se trouve triplé.

La raison ? Avoir froid est en soi une souffrance. Et l’idée de devoir traverser tout un hiver dans cet inconfort peut être à elle seule une cause de troubles de la santé mentale. Mais d’autres effets s’ajoutent à cela : « Ne pas être capable de maintenir sa famille au chaud, être stressé par le manque de moyens financiers » impactent le bien-être psychologique.

De plus, « les personnes concernées mettent en place des mesures pour supporter ce froid qui réduisent leur vie sociale : par exemple, ils n’invitent plus leurs amis, ils se couchent plus tôt pour se réchauffer dans leur lit », ajoutent les auteurs.

Dans le contexte actuel, le nombre de foyers concernés risque d’augmenter significativement. Or « les maisons trop froides sont une source de souffrance sociale évitable », selon les chercheurs. Lesquels en appellent aux politiques pour modifier cette tendance, en apportant notamment une aide ciblée aux foyers concernés.

  • Source : Australian Centre for Housing Research University of Adelaide – OMS

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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