Une simple prise de sang pour dépister le cancer ? Le CHU de Lyon lance une étude
02 décembre 2019
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Afin d’évaluer l’utilité d’un nouveau test sanguin pour le diagnostic du cancer, l’Institut de cancérologie des Hospices civils de Lyon va recruter au total plus de 400 patients pour un essai qui devrait durer 8 ans. Si les résultats sont concluants, cela pourrait marquer un tournant dans le dépistage du cancer et le suivi de l’efficacité des traitements.
Depuis 2012, elle était déjà considérée comme un biomarqueur fiable du cancer colorectal. La progastrine, protéine produite par certaines cellules de l’estomac, est également présente à des niveaux beaucoup plus élevés dans le sang des personnes atteintes de cancer que chez des sujets sains. C’est ce qu’ont déjà pu démontrer deux chercheurs montpelliérains, Dominique Joubert et Alexandre Prieur, grâce aux analyses sanguines de 1 200 patients atteints de 11 cancers différents.
C’est donc pour confirmer ces résultats que l’Institut de cancérologie des Hospices civils de Lyon et la société ECS Progastrin ont lancé une vaste étude, intitulée Oncopro : d’ici 2021, 410 patients atteints de 16 types de cancer seront inclus dans la cohorte. Une étude « activée il y a un an, qui doit se poursuivre sur 8 ans », précise le Pr Benoît You, oncologue et coordonnateur de l’étude. A ce jour, 205 patients ont été inclus.
Test prédictif
Objectif de l’étude : évaluer la pertinence d’un nouveau test sanguin pour le diagnostic du cancer et le suivi de l’efficacité des traitements. Le taux de progastrine sera mesuré au moment du diagnostic, puis pendant toute la durée de la prise en charge des patients : avant et après chaque séance de chimiothérapie, après la chirurgie, pendant la surveillance, etc.
« Il n’y a aucun risque pour le patient car on ne modifie d’aucune façon sa prise en charge. Il n’y a pas de rendez-vous supplémentaire non plus puisque la prise de sang est effectuée au moment des visites déjà programmées à l’hôpital », précise le Pr You. Les cancers « sélectionnés » pour l’étude l’ont été en raison de leur prévalence (sein, prostate, poumon, colon-rectum…) ou, au contraire, de leur rareté, « avec un besoin médical important d’un biomarqueur diagnostique ou pour le suivi de la maladie en vue d’améliorer le pronostic (glioblastome, vessie, pancréas, carcinome hépatocellulaire …) ».
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Source : Communiqué des Hospices civils de Lyon et interview du Pr Benoît You, oncologue aux Hospices civils de Lyon et coordonnateur de l’étude Oncopro, le 27 novembre 2019
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet