Une statine, oui mais avec une pomme !
06 janvier 2014
« Manger une pomme par jour éloigne le médecin ». Nous sommes tous familiarisés avec ce proverbe vieux de plus de 150 ans. Mais résonne-t-il encore dans nos sociétés modernes ? Une équipe britannique met en avant les bienfaits sur le taux de cholestérol, des Golden®, Pink lady® et autres Granny Smith® ! Mais affirmer qu’une consommation de fruits équivaut à un traitement médicamenteux par statines, est un pas… que les auteurs ne franchissent pas.
Les statines constituent une famille de médicaments utilisée dans le traitement d’une hypercholestérolémie, en complément d’un régime alimentaire adapté. En utilisant un modèle mathématique, des chercheurs de l’Université d’Oxford ont calculé que plus de 17 millions d’habitants du Royaume-Uni âgés de plus de 50 ans (ne prenant pas de traitement anti-cholestérol) pourraient se voir prescrire des statines pour prévenir le risque de maladies cardiovasculaires. « Cette mesure permettrait de prévenir 9 400 événements mortels par an » expliquent-ils. Ils s’interrogent toutefois sur les éventuels effets secondaires (hépatiques, musculaires…) d’une telle prescription de masse…
Des statines + des pommes !
Utilisant le même modèle mathématique, ils se sont intéressés à un vieux proverbe d’après lequel « une pomme par jour éloigne le médecin. » Résultat, selon eux, « en proposant une pomme par jour à l’ensemble de la population britannique de plus de 50 ans (soit 22 millions de personnes), ce sont 8 500 décès prématurés (pour raisons cardiovasculaires) qui pourraient être évités. »
Est-ce à dire que les pommes sont aussi efficaces que les statines ? Non bien sûr ! « Ce n’est absolument pas notre message » nous précise le Dr Adam Briggs de l’Université d’Oxford et principal auteur de ce travail. « En aucun cas, les patients sous statines ne doivent stopper leur traitement en faveur d’une consommation de pommes ! En revanche, nous pensons qu’ils peuvent tirer avantage à faire cohabiter les traitements médicamenteux et les méthodes de prévention simples comme la consommation quotidienne de pommes. » Cela démontre surtout, si besoin était, tout l’intérêt d’une alimentation saine, notamment riche en fruits.
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Source : BMJ, 17 décembre 2013 – Interview du Dr Adam Briggs, 19 décembre 2013
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Ecrit par : Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot