Vaccin : la chaine du froid, pas si indispensable
21 février 2014
Vaccin : et si on se passait de la chaîne du froid ? ©OMS
C’est une première ! Une campagne de vaccination de masse contre la méningite au Bénin a été menée sans recourir au maintien de la chaîne du froid des vaccins. Ces derniers se sont révélés fiables, puisqu’aucun cas de méningite n’a été observé dans la zone couverte par l’immunisation. Cette méthode se révèle bien plus économique et pourrait ainsi être dupliquée contre d’autres maladies infectieuses.
Une campagne de vaccination de 10 jours a été menée contre la méningite A au Bénin en novembre 2012. Ce pays appartient à la ceinture de la méningite, qui s’étend en Afrique subsaharienne, du Sénégal à l’ouest jusqu’à l’Ethiopie à l’est. Une région qui chaque année enregistre de nombreux cas de méningite.
Au total, 155 000 personnes ont été immunisées avec le vaccin MenAfriVac®. Ce dernier n’a pas bénéficié des conditions habituelles de stockage respectant la chaîne du froid. Les produits ont été maintenus à température ambiante. Un an plus tard, les résultats apparaissent probants : aucun cas de méningite n’a été enregistré dans la région. Aucun effet secondaire grave n’a été notifié. En plus, les coûts ont été considérablement réduits.
Moins de logistique…
Une étude menée au Tchad par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’était justement intéressée aux avantages économiques liés à la suppression de la chaîne du froid. Les auteurs avaient élaboré un modèle mathématique comparant les coûts associés aux deux méthodes, en se basant sur une campagne de vaccination contre la méningite menée au Tchad pendant 10 jours.
Résultat, la mise en place de la chaîne du froid et de la logistique associée revenait à 0,24 dollar par personne vaccinée, contre seulement 0,12 dollar pour la conservation des vaccins à température ambiante. Soit une baisse des coûts de 50% ! « Ce résultat pourrait permettre l’extension des couvertures vaccinales dans des régions à revenu faible », conclut l’OMS.