Vaccin thérapeutique contre le VIH/SIDA : un essai sur l’homme en France

29 janvier 2013

Les résultats de la première phase destinée à évaluer la tolérance au vaccin seront rendus publics en décembre 2013. ©Phovoir

En février 2013 débutera à Marseille un essai clinique pour évaluer l’efficacité d’un vaccin thérapeutique contre le virus du VIH/SIDA. Mis au point par l’équipe du Dr Erwann Loret, il a déjà été testé sur des macaques. Les premiers résultats apparaissent prometteurs. Mais ce vaccin pourrait-il remplacer les trithérapies ? « Non », rétorque l’ANRS. Explications.

Tat Oyi – c’est le nom de ce candidat-vaccin- cible une protéine du virus, appelée Tat, qui favorise la multiplication virale et bloque la réponse immunitaire de l’hôte. « L’objectif de ce vaccin thérapeutique est de faire produire par le système immunitaire des anticorps qui neutralisent Tat. Et ainsi permettre l’élimination des cellules infectées par le VIH », annonce l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) dans un communiqué. Avant de préciser que « le premier bénéfice escompté par ce vaccin serait de pouvoir remplacer la trithérapie. »

Depuis son poste de directeur de l’Agence nationale de Recherche sur le SIDA et les hépatites virales (ANRS), le Pr Jean-François Delfraissy, s’est empressé de nuancer cette annonce. « Non, ce vaccin ne pourra pas remplacer à terme les trithérapies. Il est là pour stimuler la réponse immunitaire et aider les patients à avoir un meilleur contrôle du virus. C’est un essai de vaccin thérapeutique parmi d’autres. Attendons les résultats de la phase d’évaluation de la tolérance ».

Tester la tolérance, puis l’efficacité

La première phase de l’étude clinique visera à tester la tolérance au vaccin. Menée sur 48 patients séropositifs, elle permettra également de déterminer la dose optimale à utiliser. Pour ce faire, « 3 groupes seront vaccinés avec Tat Oyi, mais à une dose différente pour chaque groupe. Le quatrième groupe recevra un placebo. » Après trois injections intradermiques espacées d’un mois, les patients cesseront leur trithérapie pendant deux mois. « Au terme de cette période sans traitement, la dose optimale correspondra à celle reçue par le groupe dont la charge virale est restée indétectable pour un nombre significatif de patients ».

En cas de succès de cette première étape, une seconde phase sera lancée sur 80 patients randomisés en deux groupes. Un premier sera vacciné avec la dose optimale alors que l’autre recevra un placebo. « Le but étant alors de démontrer l’efficacité du vaccin sur un groupe de patients statistiquement significatif », indique l’AP-HM. Mais la route est encore longue.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : AP-HM, 29 janvier 2013 - Conférence de presse téléphonique du Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, 29 janvier 2013

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