Vaccination antivariolique : la conférence bidon

05 novembre 2003

Des experts internationaux réunis à Genève ont affirmé la « probabilité » d’une prochaine attaque bio terroriste à la variole. Un message qui perd de sa valeur quand on sait que la réunion était organisée et financée par « Smallpox BioSecurity », un producteur de vaccins !

La conférence a eu lieu une semaine après que les autorités américaines aient officiellement proclamé la fin de la campagne de vaccination lancée dans le pays. « En fait, elle n’est pas terminée. Elle a été plus exactement arrêtée », précise Ray Strikas, des Centers for Disease Controle and Prevention (CDC) d’Atlanta. Lesquels rappelons-le, font autorité en matière de sécurité sanitaire aux Etats-Unis… et ailleurs.

En fait, 39 000 Américains seulement ont reçu le vaccin antivariolique, alors que les autorités américaines avaient prévu de vacciner près de 500 000 membres des personnels de sécurité et de premiers secours. Pourquoi un tel décalage ? En raison de risques cardiaques liés aux effets secondaires de la vaccination, le Comité des pratiques d’immunisation, qui dépend des CDC, avait recommandé au mois de juillet dernier de ne pas étendre davantage la campagne.

Une information que l’armée américaine avait remise en cause. Quoiqu’il en soit, l’objectif de départ n’a pas été atteint. Ce qui n’a pas empêché qu’au cours de cette fameuse conférence, de nombreux intervenants se soient prononcés pour une vaccination de masse, allant jusqu’à affirmer que la perspective d’une attaque bio terroriste n’était « pas seulement possible mais probable ». Un gros, gros pari…

  • Source : British Medical Journal, vol. 327

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