Vaccins anti-HPV : 2 filles sur 5 et 1 garçon sur 10

26 avril 2023

L’Institut national du Cancer (INCa) fait le point sur cette stratégie préventive qui mériterait d’être encore plus adoptée par les adolescents à partir de 11 ans.

Tikhonova Yana/shutterstock.com

En France, les vaccins contre les papillomavirus humains (HPV) sont recommandés dès 11 ans et jusqu’à 14 ans*, aussi bien chez les filles que chez les garçons. Pour renforcer l’accès à cette immunisation, il est prévu que tous les adolescents en classe de 5ème puissent se faire vacciner dans le cadre du collège à compter de la rentrée prochaine. Cette vaccination comprenant deux injections se fera sous autorisation parentale et ne sera pas obligatoire. A compter de septembre 2023 toujours, les sages-femmes, les infirmiers et les pharmaciens pourront vacciner les jeunes contre les virus HPV. Des annonces révélées ce 28 février par le Président de la République Emmanuel Macron.

Mais dans quelle mesure ce vaccin protège des lésions pré-cancéreuses et donc du cancer ? « La vaccination contre les papillomavirus permet d’éviter jusqu’à 90 % des infections à l’origine des cancers HPV induits », rappelle l’Institut national du Cancer (INCa), à l’occasion de la semaine européenne de la vaccination (24 au 30 avril).

Ces injections limitent notamment le risque d’infections responsables de lésions précancéreuses du col de l’utérus. Au total, 6 000 cas de cancers de ce type sont diagnostiqués chaque année en France. Et les HPV sont impliqués dans la survenue de 2 900 tumeurs localisées au niveau utérin.

Les filles comme les garçons

Mais le cancer du col de l’utérus n’est pas le seul concerné par les HPV. Ces papillomavirus humains peuvent aussi exposer à un sur-risque de cancers oro-pharyngés comme le cancer de la gorge, des amygdales et de la base de langue, de la tête et du cou. Même si le tabac reste évidemment, et de loin, le facteur de risque le plus important. Les lésions liées aux virus HPV augmentent également l’exposition au cancer de l’anus, du pénis, de la vulve et du vagin. Au total on estime que plus de 5% des cancers sont liés aux HPV.

A noter qu’au-delà de la pénétration, le sexe oral, fellation et cunnilingus donc, constitue un vecteur de transmission des virus HPV.

Autant de points justifiant la vaccination autant chez les jeunes filles que les jeunes hommes. Reste qu’aujourd’hui la couverture vaccinale, certes en augmentation depuis 2021, « n’est que de 41,5 % chez les filles. Chez les jeunes garçons, pour lesquels la vaccination n’est recommandée que depuis deux ans, la couverture vaccinale est de 12,8 % pour la première dose à 15 ans (elle était de 6 % en 2021) », souligne l’INCa.

A noter : selon la stratégie décennale de lutte contre les cancers, l’objectif fixé concernant la couverture vaccinale des virus HPV est de 80% d’ici à 2030.

*avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans comprenant 3 injections

  • Source : Institut national du Cancer (INCa), le 25 avril 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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