Vaccins : des ruptures de stocks qui vont durer

25 mars 2015

Des vaccins indisponibles. Cette situation concernant les doses combinées à la valence coquelucheuse pourrait durer pendant au moins toute l’année 2015. Par ailleurs, elle pourrait aussi bientôt concerner d’autres souches. Les explications du Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations.

« Des tensions ou des ruptures d’approvisionnement en vaccins combinés tétravalents et pentavalents contenant la valence coqueluche sont à prévoir », prévenait le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) le 9 mars dernier. Ainsi le vaccin obligatoire en France qu’est le DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite) est-il concerné. Souvent associé au vaccin anticoquelucheux, il est de plus en plus difficile de s’en procurer. Ainsi Infanrix Quinta du laboratoire GSK et Pentavac de Sanofi-Pasteur MSD sont-ils introuvables dans de nombreuses pharmacies en France.

Les raisons de ces tensions dans l’approvisionnement ? Une augmentation de la demande mondiale de vaccins anticoquelucheux « est une explication plausible », note le Pr Daniel Floret. « En outre, un des fabricants semble avoir eu des problèmes de production. » Or ces derniers « travaillent à flux tendu et la réglementation est très stricte pour la création d’unités de production qui doivent être homologuées par les agences réglementaires », poursuit-il. « Ce qui prend du temps. »

La couverture vaccinale mise à mal ?

En tout état de cause, comment peuvent donc s’y prendre les parents pour vacciner leurs enfants contre le DTP ? Le HCSP recommande d’utiliser l’Infanrix Hexa, qui « ne devrait pas être (touché) par ces tensions d’approvisionnement et/ou ruptures de stock ». Mais ce vaccin présente la caractéristique de combiner la valence contre l’hépatite B avec le DTP, la coqueluche et l’haemophilus influenza de type b. Or certains parents en France refusent ce vaccin car ils le soupçonnent de favoriser le développement de la sclérose en plaques. Ce lien n’ayant pourtant jamais été établi.

« La situation va perdurer au moins toute l’année 2015 pour les vaccins contenant la valence coquelucheuse », indique le Pr Floret. Pire, « les tensions d’approvisionnement arrivent en cascade ». Ainsi, les vaccins meningococciques, BCG et contre l’hépatite A devraient également en faire les frais. « Le problème de fond est la production à flux tendu des firmes qui affecte aussi les autres médicaments », explique-t-il. En tout cas, « nous ne sommes pas près d’en avoir fini. »

  • Source : HCSP, 25 février 2015 – interview du Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations (CTV), 24 mars 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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