Vaccins du nourrisson : plus efficaces après une voie basse ?

13 décembre 2022

La réponse immunitaire des bébés serait en partie fonction de la manière dont ils ont vu le jour. Ainsi, après un vaccin, les petits nés par voie basse auraient un niveau d’anticorps plus élevés comparés aux bébés nés par césarienne.

Les défenses immunitaires des petits nés par césarienne sont décrites comme plus faibles : plusieurs études ont en effet déjà mis en avant une fragilité accrue de ces derniers face aux risques de maladies chroniques liées à une déficience du système immunitaire. Les petits se trouvent également plus exposés aux allergies. La flore intestinale de ces bébés serait en fait moins riche : en naissant « par le ventre », ils ont évité le passage par les voies vaginales et par la même occasion la contamination protectrice par les bactéries vaginales maternelles.

Des tests salivaires à 12 et 18 mois

Et après un vaccin, les cellules de l’immunité se réveilleraient-elles différemment selon que le petit est né par voie basse ou par césarienne ? La réponse est oui selon des chercheurs qui ont récemment étudié le lien entre la composition du microbiote intestinal et le niveau d’anticorps après la vaccination de 120 bébés, tous immunisés à 8 et à 12 semaines contre la méningite et les infections pulmonaires. Le microbiote des petits a précisément été étudié pendant leur première année, et la réponse immunitaire analysée par des tests salivaires à l’âge de 12 et 18 mois.

Résultat, le taux d’anticorps des petits nés par voie basse était doublé comparé à ceux nés par césarienne, dans le cadre de la vaccination contre les infections pulmonaires. Concernant la vaccination contre la méningite, les petits nés par voie basse avaient 1,7 fois plus d’anticorps comparés aux bébés nés par césarienne.

Aborder le sujet de la vaccination

« Nous pensions bien découvrir un lien entre la composition du microbiote et la réponse immunitaire des petits après une vaccination », décrit le Pr Emma de Koff, principale autrice de l’étude. « Mais nous ne pensions pas que ces effets seraient rapportés dans les tous premiers mois de vie de l’’enfant. »

Selon les scientifiques, cette découverte doit pouvoir inciter les médecins à aborder plus rigoureusement le sujet de la vaccination auprès des femmes et des couples pour protéger au maximum les petits nés par césarienne et leur rappeler les solutions permettant de pallier un déficit immunitaire : l’allaitement et la prescription de probiotiques. Ou encore la technique du vaginal seeding (transfert de microbiote vaginal) consistant à insérer une compresse de gaze dans le vagin de la maman pendant une heure, après l’accouchement, pour qu’il s’imprègne de la population de bactéries maternelles, pour ensuite l’appliquer ensuite sur le corps du petit. Une approche qui peut s’anticiper avec les soignants en amont de la naissance en cas de césarienne programmée.

* University of Edinburgh, Spaarne Hospital and University Medical Centre in Utrecht and the National Institute for Public Health and the Environment in The Netherlands

  • Source : Nature Communications, le 15 novembre 2022

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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