Vagues de chaleur : le cerveau aussi souffre-t-il ?

11 juillet 2018

L’impact des vagues de chaleur sur la santé des enfants et des personnes âgées est bien documenté. Mais qu’en est-il chez les adultes en bonne santé ? Une équipe américaine a mené un travail chez des étudiants. Objectif, déterminer si la canicule – sans climatisation – affectait leurs capacités cognitives. La réponse est positive.

La chaleur nous ramollie-t-elle le cerveau ? Une équipe de la Harvard T.H. Chan School of Public Health a tenté de le déterminer en suivant 44 étudiants pendant 12 jours consécutifs de l’été 2016. Au cours de la période, des températures de saison mais raisonnables ont régné durant les 5 premiers jours, puis 5 jours de canicule ont suivi. Pendant les deux derniers jours, un rafraichissement de l’air a été observé.

Les étudiants, tous âgés d’une petite vingtaine d’années, et en bonne santé, dormaient soit dans des logements climatisés, pour 22 d’entre eux, soit sans air conditionné, pour les 20 restant. Les chercheurs ont équipé chaque chambre de thermomètres, de détecteurs de CO et d’humidité. Ils ont par ailleurs mesuré l’activité physique et les schémas de sommeil de tous les participants grâce à des dispositifs portables.

A chaque réveil, les étudiants ont répondu à deux tests cognitifs sur leurs smartphones. Dans le premier, ils devaient identifier la couleur de mots, évaluant ainsi la vitesse de leur réaction cérébrale notamment. Le second exercice était composé de simples questions arithmétiques, afin d’évaluer leur mémoire.

Des bâtiments inadaptés

Les résultats sont sans appel, les étudiants dormant sans climatisation ont obtenu de plus mauvais résultats que les autres. Précisément, la vitesse de leurs réponses s’est révélée réduite de 13,4% dans le premier test. Et leurs scores aux tests arithmétiques ont également été nettement moins bons. Dormir dans un air trop chaud rend donc moins rapide et moins efficace.

Un autre constat, encore plus intéressant, « la différence la plus importante dans les résultats aux tests entre les deux groupes a été observée pendant les deux derniers jours », notent les auteurs. Au moment pourtant où la température avait baissé. Une explication possible, « dans les régions du monde (comme celle de Boston où ont été menés ces travaux ndlr) où les températures froides prédominent, les bâtiments sont construits pour garder la chaleur au maximum », expliquent les scientifiques. « Par conséquent, la température baisse difficilement après une canicule. »

  • Source : Harvard T.H. Chan School of Public Health, 10 juillet 2018

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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