Variole du singe : une transmission sexuelle ?
23 mai 2022
Le nombre de cas de variole du singe s’affiche à la hausse, en particulier au Royaume-Uni. Une majorité semble concerner les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Toutefois, l’ONUSIDA alerte sur le risque de stigmatisation d’une population en raison de cette épidémie. Ce qui risque de freiner les dépistages.
Au 21 mai, 92 cas de variole du singe ont été confirmés par analyse en laboratoire dans le monde depuis le 13 mai. De nombreux autres cas sont encore en cours d’investigation. Le Royaume-Uni enregistre de son côté « chaque jour de nouveaux cas », a indiqué à la BBC le Dr Susan Hopkins, responsable médicale de l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA).
Dimanche 22 mai, la Direction générale de la Santé (DGS) indiquait à nos confrères de Ouest France que plusieurs cas suspects étaient à l’étude en France. Et ce après le signalement du premier cas dans l’Hexagone chez un homme de 29 ans.
Rapidement, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les autorités sanitaires nationales ont remarqué qu’un grand nombre des cas concernaient des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Ce qui suggère une transmission par voie sexuelle.
Pour autant, le directeur de l’OMS pour l’Europe, Hans Kluge, insistait dès vendredi sur l’importance de ne pas « stigmatiser ou discriminer les personnes ayant contracté la maladie ». A raison puisque l’ONUSIDA a depuis, dénoncé plusieurs traitements médiatiques « homophobes » et « racistes » sur le sujet.
Prévention, suivi et vaccin
« Alors que nous entrons dans la saison estivale en Europe, avec des rassemblements, des festivals et toutes sortes de fêtes, je crains une accélération de la transmission » du virus, indiquait Hans Kluge. C’est pourquoi le suivi des patients et de leurs contacts est essentiel. « Quiconque voit apparaître une rougeur inhabituelle sur son corps doit consulter un médecin », insiste-t-il.
Au Royaume-Uni, où les cas sont déjà nombreux, une campagne de traçage et de dépistage des cas contacts a été lancée. Ceux-ci se voient également proposer un vaccin contre la variole (il n’existe pas de vaccin dédié au virus du Monkeypox) et doivent rester isolés 21 jours à domicile. D’après le quotidien La Croix, la Haute Autorité de santé (HAS) devrait publier des recommandations concernant la vaccination contre la variole ce lundi 23 mai.
A noter : si la variole du singe se soigne spontanément dans la plupart des cas, elle peut entraîner des formes graves chez des personnes fragiles, comme les personnes âgées, le immunodéprimés ou les moins de 12 ans.