Vieillissement : la fonte musculaire expliquée

22 décembre 2015

Avec l’âge, la masse musculaire diminue naturellement. En cause, l’épuisement progressif de la réserve de certaines cellules souches, chargées de maintenir notre masse musculaire constante. Des chercheurs de l’INSERM ont récemment réussi à expliquer ce phénomène. Cette découverte pourrait permettre de développer des traitements contre certaines myopathies.

La baisse du stock de cellules souches musculaires (CSM), à l’origine de la fonte musculaire, est due à l’inhibition progressive d’un gène nommé Sprouty1. C’est ce que vient de mettre en lumière une équipe de l’INSERM à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Le travail réalisé pour parvenir à cette conclusion a porté sur des CSM humaines, prélevées chez 7 volontaires jeunes, d’environ 20 ans, et sur 14 personnes âgées (autour de 80 ans).

Les chercheurs sont partis de l’hypothèse suivante : en vieillissant, notre réserve de CSM aurait une moindre capacité à s’auto-renouveler. Et c’est en effet ce qui se produit. « Lorsqu’un muscle doit être régénéré ou réparé, la plupart des CSM vont alors se différencier et fusionner avec les fibres musculaires pour les renforcer. Mais une petite partie se met en sommeil – en quiescence – ce qui permet de reconstituer le stock initial de CSM », expliquent les auteurs. Avec l’âge, les CSM perdraient de plus en plus leur capacité à entrer en sommeil. Ainsi, la proportion de ces cellules entrant en quiescence est de 12% chez les sujets jeunes et de seulement 3% à 5% chez les personnes âgées.

En outre, les chercheurs ont observé une désinhibition de l’expression du gène Sprouty1, impliqué dans le phénomène de… quiescence. C’est donc lui qui est bien à l’origine du mécanisme de fonte musculaire. Ces observations ouvrent une nouvelle piste de recherche pour lutter contre le vieillissement musculaire. Ils devraient également intéresser les scientifiques qui cherchent à soigner certaines myopathies par injection de CSM.

  • Source : INSERM, 14 décembre 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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