VIH : allaiter l’enfant pendant 1 an?

20 novembre 2015

De la mère à l’enfant, le VIH peut se transmettre par voie sanguine ou lactifère. La grossesse, l’accouchement et l’allaitement sont d’ailleurs considérés comme principaux vecteurs de contamination du nourrisson. Mais l’administration d’un traitement antirétroviral réduit largement le risque pendant les 6 premiers mois d’allaitement. Selon des chercheurs français, l’allaitement pourrait être poursuivi jusqu’à une année. Et ce, sans risque supplémentaire d’infection. A condition que le traitement soit administré avec assiduité.

L’équipe du Pr Philippe Van de Perre, chercheur INSERM à Montpellier a suivi des petits patients dans 4 pays d’Afrique (Afrique du Sud, Burkina Faso, Ouganda, Zambie) entre mai 2009 et novembre 2012. Dans cette étude, les scientifiques ont comparé l’efficacité de deux traitements antirétroviraux : le lamivudine et le lopinavir-ritonavir. La durée de prescription s’étalait sur 50 semaines, soit quasiment une année. Pendant ce temps, la mère continuait d’allaiter.

« Sur cette période, 17 infections ont été rapportées. Mais aucune différence d’efficacité n’a été repérée entre les deux molécules. Le risque de contamination dépend en fait du degré d’adhésion thérapeutique aux médicaments », poursuit le Pr Van de Perre. Par conséquent,  « tant que l’enfant est nourri au lait maternel et donc exposé à un risque potentiel de transmission virale, la prise de traitement antirétroviral doit être poursuivi ». Pour y parvenir, il est important de renseigner les mères sur les risques de contamination du VIH par l’allaitement. Mal informées, ces dernières risquent en effet d’arrêter le traitement trop précocemment.

Avec 12 mois d’amplitude, les mamans séropositives peuvent donc espérer allaiter leur enfant deux fois plus longtemps, pour un renforcement maximal des défenses immunitaires du petit.

Vous souhaitez en savoir plus ? Consultez le guide de l’OMS dédié aux stratégies d’alimentation du nourrisson en cas de séropositivité maternelle.

  • Source : The Lancet, le 19 novembre 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon

Aller à la barre d’outils