VIH et accès aux soins: trop lents, les progrès sont néanmoins effectifs
20 mai 2004
En annonçant qu’ils allaient favoriser l’examen accéléré des associations fixes d’antirétroviraux dans le traitement du VIH, les Etats-Unis ont marqué un point. L’OMS s’en est félicitée, et il est probable que les délégations présentes à Genève suivront.
Les associations fixes sont des médicaments qui, sous un conditionnement unique – comprimé, gélule, forme injectable…- rassemblent plusieurs principes actifs à des doses codifiées et immuables.
Avec de nombreux avantages: observance facilitée pour le patient qui se voit proposer d’absorber 1, 2 ou 3 unités de prise au lieu de parfois plus de 20 ou 30! Le traitement étant plus simple et moins astreignant, les probabilités qu’il soit correctement suivi sont considérablement augmentées. Et les chances de succès thérapeutique sont également renforcées. Sécurité du patient renforcée. Les risques d’erreurs – de dosage – ou d’omission se trouvant réduits le protocole thérapeutique est mieux respecté. Enfin les coûts unitaires bénéficient d’une baisse appreciable, le prix du traitement étant un écueil majeur sur la voie d’une accessibilité renforcée des soins.
A la suite de l’annonce faite par le représentant américain devant l’Assemblée générale de l’OMS, le Directeur général de l’Organisation Lee Jong-Wook a rappelé que l’OMS a mis au point des protocoles simplifiés de traitement et déjà présélectionnés des associations fixes d’antirétroviraux. Il a ensuite souligné qu’il est “essentiel que les médicaments utilisés dans les programmes financés par les donateurs internationaux soient abordables et répondent aux exigences internationales de qualité, d’innocuité et d’efficacité.”
Ces propos traduisent la situation d’urgence en matière de lutte contre le VIH. La notion selon laquelle il y a aujourd’hui 40 millions de porteurs du VIH dans le monde est désormais bien comprise. Peu d’entre nous mesurent cependant, l’impact de la maladie. Comme l’a également rappelé Lee Jong-Wook dans son allocution principale, “dans certaines communautés, près de la moitié des jeunes adultes sont infectés par le VIH. Faute d’un traitement efficace, ils mourront d’ici à quelques années.” Or ces jeunes adultes sont les forces vives de demain. Celles sur lesquelles repose l’espoir de rétablir des sociétés viables en Afrique subsaharienne ou dans certaines zones du sous-continent asiatique.