VIH, Hépatite C : nouvelle occupation d’Act-Up

16 octobre 2002

Ce lundi 14 octobre, une vingtaine de militants d’Act Up-Paris ont investi les locaux des laboratoires Schering-Plough pour «dénoncer le mépris de la compagnie vis-à-vis des patients co-infectés par le VIH/SIDA et le virus de l’hépatite C (VHC). »
L’affaire est complexe : le traitement du VHC repose sur une bithérapie par interferon pégylé et ribavirine, celui de l’infection à VIH nécessitant par ailleurs une trithérapie. Ainsi un patient co-infecté doit-il prendre cinq médicaments pour traiter les deux maladies. Et pour le groupe activiste Act Up il y a danger, car les patients ne sont pas suffisamment informés des effets secondaires !

«Associé aux traitements contre le VIH/SIDA, le traitement traitement (destiné à) contrôler le virus de l’hépatite C peut entraîner des effets secondaires graves : (…) atteintes mitochondriales, acidoses lactiques, anémie, leucopénie.». L’association exige ainsi que le laboratoire Schering-Plough «accompagne la notice du traitement du VHC d’une mise en garde spécifique aux patients atteints par le VIH».

Pour le Dr Alain Rémailho, Directeur médical de Schering Plough, la controverse n’a pas lieu d’être. «Nous ne sommes pas en désaccord. Pour la ribavirine nous avons déjà procédé aux modifications. Les effets secondaires graves, comme les atteintes mitochondriales figurent dorénavant sur les mentions légales. En ce qui concerne l’interferon pégylé, nous devons faire le suivi de la tolérance et voir si les effets secondaires déjà constatés pour le traitement du VHC s’accentuent, s’aggravent avec les trithérapies. Nous devons aussi examiner si de nouveaux effets secondaires apparaissent.»

Par ailleurs Marie Christine Simon, Directrice de la Communication à l’Agence nationale de Recherche sur le SIDA, précise que «l’étude Ribavic sur plus de 400 patients co-infectés et sous bithérapie est en cours». Quant aux experts qui ont participé à la conférence de consensus sur le traitement de l’hépatite C, ils recommandent «d’assurer une surveillance accrue clinique et biologique des patients traités par biothérapie et trithérapie».

  • Source : Le Quotidien du Médecin, n°7190, p. 13

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