VIH/SIDA : dépistage élargi, financement consolidé…
06 octobre 2010
Convergence d’évolutions encourageantes sur le front de la lutte contre l’infection à VIH. D’une part, on apprend qu’en France les membres des groupes à risques – homosexuels de sexe masculin et utilisateurs de drogues injectables – ne devraient plus demeurer très longtemps les seuls à se voir proposer un test de dépistage. D’autre part, l’agence spécialisée des Nations-Unies ONUSIDA se félicite que les promesses de dotations au Fonds mondial contre le contre le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme atteignent 11,9 milliards de dollars. Soit 8,5 milliards d’euros.
Le ministre de la Santé Roselyne Bachelot-Narquin, a fait savoir ce mercredi son intention d’élargir la pratique du dépistage de l’infection à VIH à la population générale. Intégrée au plan SIDA 2010-2014, cette stratégie reprend une recommandation formulée dès le mois d’avril dernier par la Haute Autorité de Santé (HAS).
C’est désormais toute la population des 15-70 ans qui se verra proposer de façon plus généralisée, un test de dépistage du VIH/SIDA. Et cela, sans qu’il soit nécessaire pour autant que le médecin estime se trouver face à une personne qui aurait pris de risque particulier. Aucun caractère obligatoire toutefois. Cette nouvelle recommandation du ministère de la Santé n’aura valeur que d’incitation mais l’évolution est significative. Rappelons en effet que jusqu’à présent, les médecins ne proposaient le test que lorsqu’ils considéraient se trouver face à un comportement à risque.
L’objectif de cette mesure est de réduire de 50%, le nombre de nouveaux cas d’ici cinq ans. Les autorités rappelons-le, estiment qu’il y aurait en France 150 000 séropositifs… dont un tiers ignore leur statut. Quant aux 7 000 nouveaux cas recensés chaque année dans le pays, ils concernent très souvent des patients que rien ne semblait y prédisposer… Ces derniers ont été contaminés « il y a 8 à 15 ans » nous expliquait voici quelques mois le Pr Jean-François Raffi (Nantes). En décembre, une campagne nationale d’information devrait inciter tous les professionnels de santé à proposer ce test à leurs patients.
Signalons enfin que la Conférence de reconstitution du Fonds mondial contre le contre le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme qui vient de se tenir à New York, a donné des résultats jugés encourageants. Les donateurs – plus de 40 pays et des fondations privées – ont fait des promesses de donations à hauteur de 11,9 milliards de dollars, soit 8,5 milliards d’euros. C’est moins que l’hypothèse de programmes la plus basse évoquée par les responsables du Fonds, mais l’ONUSIDA se félicite de cette générosité. Elle se traduit il est vrai, par une hausse de 38% des crédits en comparaison de la précédente période.
De leur côté en revanche, les associations de lutte contre le VIH/SIDA, Act-Up-Paris, Aides, CoalitionPLUS, Sidaction et Solidarité Sida s’estiment “déçues“. Selon elles, «le compte n’y est pas» alors que l’épidémie «dure depuis trop longtemps».