











« L’infection à VIH semble marquer le pas en France », annonce le Pr Gilles Brücker, Directeur général de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS). Le nombre de nouveaux diagnostics en 2006 est en effet en baisse par rapport aux années précédentes. Une bonne nouvelle, même si les motifs d’inquiétude restent nombreux.
Près de 6 300 nouveaux cas de VIH ont été identifiés en France en 2006. Contre 6 700 en 2005, 7 000 en 2004. Les chiffres publiés aujourd’hui dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) confirment donc, la tendance à la baisse observée les deux années précédentes.
D’autres données vont dans le même sens. La part des diagnostics précoces augmente : 10% au stade de primo-infection en 2006 contre 7% en 2003. Et celle des diagnostics tardifs recule : 14% au stade SIDA en 2006 contre 20% en 2003. Le nombre des cas de SIDA déclaré a également diminué de 20% entre 2005 et 2006, puisqu’il est passé de 1 298 à 1 022.
Comme le souligne Gilles Brücker, « ces chiffres pourraient laisser penser que le problème du VIH est en voie d’être maîtrisé. Mais (…) il ne faut pas sous-estimer l’ampleur persistante du problème en France. Car 6 300 personnes qui apprennent qu’elles sont séropositives, c’est encore beaucoup trop. Et même si la découverte de l’infection se fait plus précocement, il reste encore beaucoup trop de transmissions du VIH découvertes tardivement ».
Des inégalités face au risque
Et pour cause, « le premier motif de dépistage reste la présence de signes cliniques, loin devant une exposition à risque », regrette Brücker. « C’est trop tard. (…) Il faut mobiliser davantage autour du dépistage ». Des inégalités persistent aussi devant le risque de contamination, très élevé chez les homosexuels masculins.
Près d’un nouveau diagnostic sur trois (29%) concerne ces derniers. Et surtout, la prévalence du VIH y est près de 100 fois supérieure à la moyenne nationale. Le risque d’infection reste enfin, très élevé dans les départements français d’Outre-Mer. En Guyane, le « taux de positivité » est 10 fois plus élevé que la moyenne nationale. Et il est entre 2 et 4 fois plus important en Martinique et en Guadeloupe. « Il faut y renforcer les actions de prévention », conclut le spécialiste.
Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), n°46-47
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