VIH/SIDA : les Africaines toujours trop vulnérables
28 février 2012
Les femmes paient un plus lourd tribut que les hommes à l’épidémie de VIH/SIDA. Elles représentent en effet plus de la moitié des 34 millions de porteurs du VIH dans le monde. Et malheureusement, celles qui vivent dans les pays d’Afrique subsaharienne représentent à elles seules, 60% de tous les nouveaux cas de contaminations chez les femmes.
Pour les protéger, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) renouvelle ses recommandations: assurer la mise en œuvre et le suivi d’une contraception hormonale régulière et favoriser l’utilisation de préservatifs, masculins et féminins. L’ONUSIDA souligne pour sa part, la nécessité d’intensifier la recherche pour des méthodes de protection que les femmes puissent contrôler elles-mêmes.
La situation particulièrement dramatique des Africaines face au VIH/SIDA, met en lumière « l’urgence à trouver une solution innovante pour répondre à un double besoin », indique l’ONUSIDA. Le besoin d’une contraception efficace, mais aussi d’une prévention de l’infection à VIH. En effet, alors qu’il existe une gamme étendue de contraceptifs permettant d’éviter les grossesses non-désirées (pilules, implants…), seuls les préservatifs qu’ils soient masculin ou féminin, protègent de la contamination.
Or les femmes ne sont pas décisionnaires lorsqu’il s’agit d’utiliser un préservatif. Même un préservatif féminin. Il arrive en effet que l’homme alors, s’y refuse. L’absence de méthodes propres aux femmes et qui leur soient accessibles, mais aussi l’ utilisation trop peu fréquente des préservatifs par les hommes, exposent les femmes à l’infection. « Elles ont besoin de contraceptifs efficaces et d’options de prévention contre le virus qu’elles puissent maîtriser », martèle Michel Sidibé, le directeur exécutif de l’ONUSIDA.
En 2010, l’étude Caprisa avait montré qu’un gel vaginal contenant 1% de Tenofovir – un antirétroviral -, réduisait de 39% le risque de contamination par le virus du VIH chez la femme. Ces résultats avaient suscité de grands espoirs quant à l’évolution des moyens de prévention. Pourtant, cette approche est loin de constituer une solution applicable aujourd’hui. « L’utilisation d’un gel microbicide contenant un antirétroviral ne réduit pas à néant le risque de contamination », rappelait en 2010 le Pr Jean-Michel Molina, infectiologue et chef de service à l’hôpital Saint Louis de Paris. Aujourd’hui encore donc, et comme le souligne l’ONUSIDA, la seule prévention vraiment efficace contre l’infection à VIH/SIDA reste le préservatif.