VIH-SIDA : les entreprises sont-elles bien toutes engagées ?

06 mars 2003

En Afrique du sud où le SIDA tue 40% des 25-49 ans, le secteur privé semble se désengager du fardeau économique représenté par la maladie. C’est en tous cas ce qui ressort d’une étude publiée dans la dernière livraison du Bulletin de l’OMS.

D’après le Pr Sydney Rosen et son équipe, de la Boston University School of Public Health, entre 1997 et 1999 les deux tiers des grands employeurs du pays ont réduit leurs versements au titre de l’assurance maladie. Et quand ils ne l’ont pas fait, ils ont augmenté les cotisations.

Les auteurs ont également constaté que ces entreprises avaient de plus en plus tendance à pratiquer un dépistage à l’embauche. « Autant d’exemples qui montrent que le secteur privé a tendance à transférer la charge économique de la maladie vers le gouvernement, les ménages et les organisations non gouvernementales », explique Sydney Rosen. Ce constat intervient quelques mois à peine après que différentes entreprises se sont spectaculairement investies dans la prise en charge des malades contaminés par le VIH et de leurs familles, en Afrique du Sud mais aussi en Europe centrale et orientale.

Ces sociétés sont-elles des cas isolés au milieu d’un tissu social marqué par l’abandon général ? Rosen y voit « une réponse prévisible de la part des entreprises. » Mais pour que l’arbre ne cache pas la forêt, lui et ses collaborateurs appellent les pays à « décider clairement quelle est la part de responsabilité de chaque intervenant, afin de parvenir à une répartition socialement équitable de la charge. »

  • Source : Bulletin de l’OMS, Vol.81, n°2, 2003, 79-156

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