VIH/SIDA : des patients séropositifs bien pris en charge ?

01 décembre 2015


En France, près d’un patient séropositif sur quatre a moins de 40 ans. Grâce à l’amélioration des traitements, cette population diagnostiquée à un jeune âge va pouvoir vivre plus longtemps avec la maladie. Mais comment les patients vivent-ils leur prise en charge ? Une question abordée dans l’enquête SIS Observatoire/Sida Info Service.

En France, un quart des 150 000 patients séropositifs n’a pas encore franchi la barre des 40 ans au moment du diagnostic. Comment ces patients encore jeunes vivent-ils leur maladie ? La quasi-totalité des participants à l’enquête SIS Observatoire/Sida Info Service prennent des médicaments antirétroviraux, en moyenne depuis 12,5 années. Et 9 patients sur 10 estiment prendre soin de leur santé.

Concernant le suivi médical, six participants sur dix rencontrent l’infectiologue, le spécialiste du VIH/SIDA au moins trois fois par an. En outre, un tiers consulte au moins six fois leur médecin généraliste dans l’année (35,3 %). Au total, 86,4% des patients se disent satisfaits – ou très satisfaits – de leur suivi.

Un refus de soins ?

Mais « d’autres éléments modèrent la satisfaction des sondés », peut-on lire dans l’enquête. Appelant à un meilleur dialogue entre soignant et patient, certains dénoncent une « absence d’écoute et d’empathie » de la part de « médecins non impliqués ». Certains participants ne bénéficient même d’aucun suivi ou se sentent obligés de « réclamer (…) les examens ».

Par ailleurs, plus de 2 personnes sur 5 rencontrent des obstacles pour consulter des spécialistes hors VIH. Cette difficulté à consulter est multifactorielle : de longs délais d’attente pour obtenir un rendez-vous mais aussi un manque de ressources financières ainsi que l’éloignement géographique des structures de santé. Et encore une discrimination encore trop fréquente, récemment dénoncée par l’association AIDES. « Des mauvaises expériences chez le gynécologue, le dentiste et le pharmacien » sont également rapportées.

Autres inquiétudes : 96,4% des volontaires sous traitement sont préoccupés par l’impact des médicaments sur leur corps. Et 91,7% des patients (en majorité des femmes) se disent inquiets par le vieillissement. Une large majorité évoque spontanément la question d’un accueil en maison de retraite lorsque leur âge et/ou état de santé le nécessitera.

Pour en savoir plus, consultez la synthèse « Vivre avec le Sida : avancée en âge et parcours de soins ».

  • Source : Sida Info Service.org, enquête réalisée du 1er juillet au 4 octobre 2015 sur les sites internet de Sida Info Service et Sida Info Plus.

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Dominique Salomon

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