VIH/SIDA : traiter plus précocement sauve des vies

26 février 2015

Donner des antirétroviraux à des séropositifs au VIH dès que leurs cellules immunitaires CD4 descendent en dessous de 800 cellules/mm3 représente un réel bénéfice. C’est-à-dire plus précocement que ne le recommande actuellement l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). C’est ce que vient de montrer une équipe française. Explications.

Depuis 2013, l’OMS recommande que les adultes infectés par le VIH vivant dans les pays à ressources limitées puissent démarrer un traitement antirétroviral lorsque le nombre de CD4 est inférieur ou égal à 500 cellules/mm3. Une équipe de chercheurs de l’ANRS a mené entre 2008 et 2015 un essai concluant que ces recommandations pourraient être améliorées. Les CD4 sont des cellules du système immunitaire utilisées par le VIH pour attaquer l’organisme. Plus le nombre de ces cellules est élevé, plus le système immunitaire est fonctionnel. A l’inverse, plus l’infection au VIH se développe, plus le nombre de CD4 diminue.

Au total, 2 056 patients adultes séropositifs pour le VIH-1 ont été inclus dans ce travail. Tous avaient un taux de cellules CD4 inférieur à 800/mm3 et 41% d’entre eux en avaient entre 500 et 800. Ils ont été répartis aléatoirement dans deux groupes. « La moitié des patients recevaient le traitement antirétroviral immédiatement quel que soit le nombre de CD4, contrairement [aux autres] pour lesquels la prescription respectait les critères de l’OMS », décrivent les auteurs. Par ailleurs, « chacun de ces deux groupes se répartissait en deux sous-groupes : la moitié des patients recevaient pendant 6 mois le traitement préventif de la tuberculose et l’autre non ».

Le risque de tuberculose diminué

Résultat, « il existe un réel bénéfice individuel à recevoir des traitements antirétroviraux dès que les CD4 descendent en dessous de  800 cellules/mm3 », concluent les auteurs. En effet, « le risque de morbidité sévère (SIDA, maladie bactérienne invasive ou toute maladie conduisant au décès) [a été] diminué de 44% [dans ce cas] par rapport [aux patients] recevant le traitement selon les recommandations de l’OMS ».

De plus, « l’étude confirme que le traitement préventif de la tuberculose initié chez des adultes séropositifs ayant des CD4 élevés diminue le risque de morbidité sévère de 35% par rapport à ceux n’en bénéficiant pas », ajoutent-ils. « Ceci sans augmenter le risque de résistance. »

  • Source : ANRS, 26 février 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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