VIH/SIDA : traiter plus tôt pour anéantir les réservoirs
03 juillet 2013
Avec ces recommandations, l’OMS espère éviter 3 millions de décès d’ici 2025. © Zoe Eisenstein/PlusNews
Rendre les traitements plus précoces ! Voilà qui fait office de fil rouge à la conférence internationale de l’IAS « Pathogénèse du VIH, Traitement et Prévention » qui se tient actuellement à Kuala Lumpur (Malaisie). Dimanche, l’OMS émettait des recommandations dans ce sens. Ce 3 juillet, l’Agence nationale de recherches sur le Sida et les hépatites virales (ANRS) lui emboîte le pas en rendant publiques deux études.
Ces travaux confirment le bien-fondé des nouvelles directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette dernière recommande en effet de proposer les traitements antirétroviraux à tous les individus infectés beaucoup plus précocement qu’auparavant (à un stade de CD4 inférieur ou égal à 500/mm3, contre 350/mm3 jusqu’ici).
Dans ses deux études l’ANRS démontre que plus le traitement antirétroviral est précoce, plus il est actif pour contrôler l’infection par le VIH. Elles ont été réalisées d’une part chez des malades très récemment contaminés (en primo-infection) et d’autre part chez des patients dont le système immunitaire n’était pas dégradé. « Grâce au traitement précoce, on observe une diminution sensible des réservoirs du VIH (les cellules où le virus se retranche lorsque les antirétroviraux l’ont réduit à l’inactivité – ndlr) et une meilleure reconstitution immunitaire », affirment les auteurs.
Pour le Pr Christine Rouzioux du Laboratoire de Virologie, Hôpital Necker-Enfants Malades de Paris, « cela renforce l’intérêt du dépistage, qui devrait être facilité et largement diffusé afin de proposer au plus vite des traitements aux sujets séropositifs. »
Le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS va plus loin. « Compte tenu de la baisse importante des réservoirs dans les deux études, il n’est pas exclu qu’une rémission fonctionnelle, c’est-à-dire un contrôle prolongé de l’infection sans traitement, puisse à terme être obtenue chez les patients traités de façon précoce. C’est en tout cas dans cette voie qu’il faut désormais mener de nouvelles recherches. »
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon