Vinpocétine et curcuma : attention danger
12 février 2020
Pat Hastings/shutterstock.com
C’est la Revue Prescrire qui alerte : des compléments alimentaires contenant de la vinpocétine d’une part, et du curcuma d’autre part, seraient dangereux pour la santé. Les premiers pourraient exposer à des malformations congénitales, les seconds à des atteintes hépatiques.
L’agence américaine du médicament a été la première à se saisir du sujet, en juin 2019. La vinpocétine, dérivé synthétique de la vincamine – extrait des feuilles de la petite pervenche, serait potentiellement dangereuses pour les femmes enceintes, et surtout leurs bébés.
Ce complément alimentaire largement disponible, qui revendique une amélioration des performances cognitives, une réduction de la graisse corporelle et un accroissement de l’énergie, a été testé dans des études animales. Résultat : la vinpocétine a causé des pertes embryonnaires, des malformations congénitales graves et de faibles poids des fœtus, « pour des concentrations sanguines du même ordre que celles observées dans l’espèce humaine avec une dose de 10 mg », précise la Revue Prescrire.
Hépatites aigues
Autre complément alimentaire suspecté d’être dangereux : le curcuma. Cette fois, c’est l’Italie qui a donné l’alerte : ses centres régionaux de pharmacovigilance ont évalué 27 cas d’atteintes hépatiques, survenues de novembre 2018 à juin 2019, et imputées à une prise de compléments alimentaires à base de curcuma. Réputé pour soulager les troubles digestifs ou les maladies inflammatoires, il aurait causé chez ces utilisateurs une hépatite aigue. Cependant, « la cause précise de cette série est restée indéterminée », indique Prescrire.
La Revue rappelle cependant que, 10 ans auparavant, en Suède et en Norvège, le curcuma sous forme de complément alimentaire avait été suspecté dans 16 cas d’atteintes hépatiques, dont plusieurs mortelles. En cause, le nimésulide, « un anti-inflammatoire non stéroïdien connu pour ses atteintes hépatiques », contenu dans ce complément alimentaire. Dans d’autres cas, « certaines poudres qualifiées de curcuma sont parfois contaminées par de la poudre d’autres espèces que le Curcuma longa, dont le plus fréquent est le Curcuma zedoaria de toxicité reconnue », conclut la Revue. Elle rappelle que « le statut de complément alimentaire ne garantit pas grand-chose en matière de composition des produits, et par conséquent protège mal les consommateurs.
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Source : Revue Prescrire, consultée le 4 février 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet