Vous avez de l’acné ? Choisissez bien votre… contraception !

12 mai 2009

Accusés androgènes, levez-vous ! Ces hormones mâles jouent en effet un rôle important dans la survenue de l’acné, y compris chez les femmes. Elles sont particulièrement attirées par les glandes sébacées qui, accolées aux poils, secrètent le sébum à l’origine de boutons disgracieux. Or certaines pilules contraceptives sont bien utiles pour venir à bout de cette dermatose bénigne mais… encombrante. A condition de savoir bien choisir…

« Les relations entre pilule et acné sont multiples et variées », nous explique le Pr Christian Quéreux, du CHU de Reims. « D’une manière générale, les oestroprogestatifs agissent sur l’acné car ils bloquent l’ovulation. Et de ce fait, ils modifient le flux hormonal ».

Quelques pilules toutefois, ont fait du traitement de l’acné une véritable spécialité. « Le progestatif qu’elles renferment agit de façon très spécifique sur le follicule pileux, empêchant les androgènes de le pénétrer ». Et Christian Quéreux de citer les dérivés de l’acétate de cyprotérone (qui fait littéralement figure d’ancien en la matière…) ainsi que la drospirénone.

Ce progestatif de dernière génération est « le seul qui présente un profil pharmacologique proche de celui de la progestérone naturelle ». Il était déjà présent dans la pilule Jasminelle, qui depuis mars 2009 en France a une petite sœur dénommée Yaz. Leur composition est identique : 3mg de drospirénone donc, et un faible dosage en estrogène. La seule différence réside dans le mode d’administration : alors que Jasminelle s’en remet à la séquence « classique » de 21 comprimés actifs suivis d’un arrêt de 7 jours, Yaz propose la prise en continu : 24 comprimés de produit actif, puis 4 comprimés neutres.

La petite dernière se prend donc en continu. Quels avantages ? D’abord le verrou hormonal – la prise est étalée sur 3 jours de plus – renforce l’action contraceptive. Cette prise sans interruption favorise aussi l’observance, et e risque de se tromper de date au moment d’enchaîner la nouvelle plaquette est très limité.

Comme le souligne le Pr Quéreux, « un intervalle plus court sans hormone permet aussi un meilleur contrôle des taux hormonaux ». Voilà donc une manière élégante de barrer la route au fameux syndrome prémenstruel. La stabilisation hormonal retentit en effet sur tous ce qui gâche la vie des femmes à la fin de leur cycle : nausées, maux de tête, rétention hydrosodée…

En France, Yaz bénéficie de l’indication contraception orale. Mais pour le Pr Quéreux, les propriétés de cette pilule « devraient rapidement en générer de nouvelles ». Comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis où elle est aussi indiquée dans le traitement du syndrome prémenstruel et de l’acné.

  • Source : Interview du Pr Christian Quéreux, 23 avril 2009 – à paraître in Journal de Gynécologie obstétrique et Biologie de la Reproduction (38), 2009 – Hors-Série 3– F1-F15

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