Vous avez de l’asthme ? Faites donc du sport !

25 août 2004

Mark Spitz, Miguel Indurain… un nageur américain et un cycliste espagnol. En plus d’être bardés de médailles, ils ont en commun d’être asthmatiques! Preuves vivantes que l’asthme n’est en rien un obstacle à la pratique sportive, même à très haut niveau.

C’est parce qu’elle était asthmatique et pour combattre sa maladie que la triple championne olympique, Dawn Fraser, a commencé la natation à l’âge de 10 ans. Objectif atteint. Quant à Mark Spitz avec son fabuleux record de 7 médailles d’or obtenues aux JO de 1972, il a fait litière des préjugés selon lesquels l’asthme empêcherait de faire du sport. Rien de plus faux !

Ce n’est pas un hasard si de nombreux nageurs sont asthmatiques ou anciens asthmatiques : la natation leur est particulièrement recommandée. Mais aucun sport n’est contre-indiqué si la maladie est bien contrôlée, hormis la plongée sous-marine avec bouteilles. Pour la raison, évidente, qu’en cas de crise il serait impossible de prendre un traitement.

D’abord, équilibrer son asthme !
La condition primordiale, c’est donc que la maladie soit maîtrisée. Que l’inflammation chronique des bronches, responsable des crises, soit jugulée. Le traitement de fond doit donc être pris scrupuleusement et… c’est bien le plus difficile ! Qui a envie en effet, de s’astreindre à un traitement médical quand il ne souffre pas ? Les enfants moins que quiconque.

Et c’est pourtant fondamental. L’inflammation des bronches peut maintenant être combattue non seulement par les dérivés de la cortisone, pris en inhalation pour minorer les effets secondaires, mais aussi par de nouveaux médicaments, les anti-leucotriènes. Ils s’attaquent à l’inflammation par un autre versant que la cortisone. Ils ont en plus, l’avantage de se prendre facilement -un comprimé par jour- et de ne pas être considérés comme des produits dopants contrairement à la plupart des médicaments de l’asthme.

Les asthmatiques doivent particulièrement veiller à adapter l’intensité des efforts à leur confort respiratoire. En effet, plus de 3 patients sur 4 sont victimes de ce que les médecins appellent un asthme d’effort. Il se manifeste par un essoufflement, une toux, des sifflements… A l’arrêt de l’effort, voire de 5 à 15 minutes plus tard, les bronches se contractent. C’est cela qui provoque les crises. Rien à voir avec ces essoufflements importants qui, pendant l’exercice, se résolvent tout seul à l’arrêt et ne sont dus qu’au manque d’entraînement.

Quand il est connu, l’asthme d’effort peut être prévenu efficacement. Par la prescription de médicaments, tels que les anti-leucotriènes, et par le respect de précautions élémentaires :

  • un début et une fin d’exercice progressifs ;
  • une inspiration par le nez ;
  • une expiration à l’effort plus longue que l’inspiration, en privilégiant la respiration abdominale ;
  • ne pas oublier de boire avant et après l’effort ;
  • et enfin bien prendre garde aux facteurs déclenchants : pollution atmosphérique, présence de pollens, temps froid et sec.

A ces conditions bien faciles à réunir, le sport aidera les asthmatiques à vivre la vie à pleins poumons.

  • Source : INSERM, 11 août 2004 - Photo: UWM University

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