Voyages aériens : le retour du syndrome de la classe éco

26 novembre 2003

En avion, le risque de thrombose veineuse profonde augmente avec la durée du vol. Et même davantage que ce que l’on pensait jusqu’à ces derniers temps. D’après une équipe australienne, cette augmentation atteindrait 12% chez certains passagers.

Et plus particulièrement ceux qui effectuent au moins un vol long courrier par an, soit 10 000 km ou 11 heures sans escale. Cette statistique ressort d’un vaste travail réalisé en Australie, pays où le long-courrier est quasiment la règle…

A Canberra, le Dr Kelman et son équipe du Commonwealth Departement of Health and Ageing se sont intéressés à 5 500 patients hospitalisés à la suite d’un accident thromboembolique entre 1981 et 1999. En les interrogeant sur leurs déplacements aériens, ils ont ainsi noté la relation entre l’augmentation du risque et la fréquence peu élevée des vols prolongés.

Un vol par an, c’est finalement assez peu, sachant que chaque déplacement doit en principe impliquer un vol de retour… Surtout que l’augmentation du risque persiste deux semaines après chaque vol. Un exemple pratique ? Sept jours-dix nuits de vacances dans une île de l’océan indien, 11 heures de vol, augmentation du risque. Puis retour… en période de risque accru avec la possibilité d’une nouvelle augmentation qui se surajoute à la première. Et voilà un syndrome de la classe économique qui peut faire parler de lui !

Ce n’est pas tout. Kelman explique également que la probabilité de décès chez les sujets qui ont des antécédents cardio-pulmonaires, évalué à un pour deux millions, serait en fait plus important. Voilà pourquoi il recommande aux compagnies aériennes et aux autorités sanitaires d’accentuer leurs efforts de prévention auprès des passagers. Lesquels ne doivent pas hésiter à marcher, à se déplacer et à faire quelques exercices durant les vols. Et le cas échéant, à consulter leur médecin qui prescrira des précautions spécifiques : administration d’un anticoagulant, port de chaussettes ou de bas compressifs…

  • Source : British Medical Journal, VoL 327, 8 novembre 2003

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