Vrai-faux : la contraception d’urgence
16 novembre 2022
La contraception d’urgence, comme son nom l’indique, vise à réduire les risques de grossesse après un rapport sexuel non (ou mal) protégé. Mais des idées reçues continuent de circuler sur le sujet. Voici tout ce qu’il faut savoir.
Pour réduire les risques de grossesse non désirée en cas de rapport sexuel non ou mal protégé, il faut agir vite, si possible dans les 12 heures qui suivent le rapport à risque et jusqu’à 3 à 5 jours maximum. Deux méthodes sont possibles : la pilule d’urgence ou pilule du lendemain, la plus connue, et le dispositif intra-utérin (D.I.U.) au cuivre, la plus efficace. Pour répondre aux nombreuses questions soulevées par la contraception d’urgence, on a démêlé pour vous le vrai du faux.
La pilule du lendemain est difficile à trouver. Faux. Elle est disponible sans ordonnance dans toutes les pharmacies, centres de santé sexuelle ou CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic), ainsi que dans les infirmeries scolaires et les services universitaires de médecine préventive (SUMPPS) ou encore chez les sages-femmes. Elle est anonyme et gratuite pour les mineures. Pour les majeures, elle est remboursable par l’Assurance-maladie sur présentation d’une ordonnance.
La pilule du lendemain peut donner des nausées et des vomissements, voire des diarrhées. Vrai. Elle peut provoquer des vomissements durant 24 heures environ. Si ces symptômes surviennent dans les 3 heures qui suivent la prise, le comprimé risque de ne pas avoir eu le temps d’agir. Il est alors nécessaire d’en prendre un deuxième (en même temps que le repas).
La contraception d’urgence est une méthode abortive. Faux. La pilule du lendemain consiste à administrer une hormone de synthèse (lévonorgestrel ou ulipristal acetate) afin de retarder l’ovulation. Ceci implique bien sûr que l’ovulation n’ait pas déjà eu lieu, auquel cas la pilule n’aura aucun effet. D’ailleurs, il est conseillé de faire un test de grossesse deux à trois semaines après la prise, même si elle a été suivie de saignements. Quant au D.I.U., le cuivre qu’il contient rend les spermatozoïdes inactifs et agit sur la muqueuse utérine, empêchant tout ovule fécondé de s’y fixer. Il peut être posé jusqu’à 120 heures après un rapport non protégé, et ce, même chez les femmes qui n’ont pas eu d’enfants.
La contraception d’urgence a des effets indésirables à long terme, elle rend stérile. Faux. La pilule du lendemain peut donner des symptômes tels que fatigue, douleurs abdominales, tension dans les seins, vertiges et maux de tête… mais ces effets disparaissent en quelques jours. Le D.I.U. peut entraîner des saignements intermittents (« spotting ») entre les règles, qui s’estompent généralement en trois à six mois. Pilule du lendemain et D.I.U. au cuivre n’ont en fait aucun impact sur la fertilité. En revanche, la pilule du lendemain peut perturber le cycle suivant des règles, qui pourra être en avance ou en retard, avec des saignements parfois modifiés. Quant au D.I.U., il peut également modifier les règles qui peuvent, suite à sa pose, devenir plus abondantes, prolongées ou douloureuses.
La contraception d’urgence, c’est une fois dans sa vie ? Faux. La pilule du lendemain peut être prise sans risque plusieurs fois au cours d’une année. Néanmoins, ce n’est pas une méthode de contraception durable ! Si vous l’utilisez fréquemment, vous devriez consulter un professionnel de santé pour trouver la méthode la mieux adaptée à votre mode de vie et votre état de santé. Quant au D.I.U., une fois inséré, il devient une méthode de contraception tout à fait efficace.
A noter : Si la contraception d’urgence réduit les risques de grossesse non désirée, elle ne protège pas contre les IST et MST. Le préservatif reste à ce jour le moyen le plus fiable.
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Source : Assurance-maladie, Santé publique France
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Ecrit par : Clara Delpas - édité par : Emmanuel Ducreuzet