Yemen : l’OMS se rapproche des autorités locales

09 avril 2018

Au Yemen, le système de santé est extrêmement fragilisé par un conflit qui dure maintenant depuis plus de 3 ans. L’OMS tente donc de se rapprocher au maximum des autorités de santé locales pour améliorer l’acheminement des ressources médicales auprès des locaux.

Manque de denrées alimentaires, conditions de vie insalubres… l’état de santé de la population yéménite souffre largement des stigmates d’un conflit* qui dure depuis plus de 3 ans maintenant. En fait, un blocus entrave l’acheminement de l’aide humanitaire et des biens commerciaux, ce qui aggrave la crise humanitaire dans le pays.

Un témoignage du terrain

« A travers les montagnes, il faut environ 1 heure à Aisha Jaafar pour rejoindre le principal centre médical d’Aslam, dans la région de Hajjaj. L’une des plus pauvres et des plus fragilisées du Yemen », rapporte l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Or cette habitante est « la mère de Yusra, petite fille âgée de 4 ans, en sous-poids extrême à cause d’une malnutrition et diarrhée sanglante ».

Cibler l’urgence

Comme des milliers de Yéménites, « Aisha n’a pas les moyens de payer les frais de transport pour rejoindre le centre de santé le plus proche ». Pas plus qu’elle n’a les économies nécessaires « pour acheter des couches à son enfant qui souffre en permanence de diarrhée ». A ce jour, elle n’a pas d’autre choix que de la garder à la maison sans solution pour améliorer son confort et son état de santé.

Aujourd’hui, au Yemen, « la gravité de la situation est telle que le manque d’argent impacte les professionnels de santé, en plus de toucher les patients et leurs familles ». Ainsi, l’OMS s’est récemment rendue dans 4 districts de la région d’Hajjaj. L’opération visait à discuter « des besoins urgents en termes de santé avec les autorités de santé locales pour acheminer au plus vite le matériel nécessaire ».

Notons par ailleurs que dix organisations humanitaires et de défense des droits humains ont lancé début avril un appel à Emmanuel Macron pour qu’il demande au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, attendu en France du 8 au 10 avril, de mettre un terme aux attaques illégales contre les civils au Yémen. Mais aussi qu’il lève de toutes les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire et des biens commerciaux au Yémen.

*opposant des yéménites chiites Houtis et plusieurs pays arabes dirigés par l’Arabie Saoudite

  • Source : OMS, le 3 avril 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

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