Zika : le bilan depuis mai 2015

08 février 2016

Après 2007 (en Micronésie), 2013 (en Polynésie Française) et 2014 (en Nouvelle-Calédonie), la quatrième épidémie de Zika gagne du terrain depuis le premier cas brésilien rapporté en mai 2015. Principales zones touchées, l’Amérique Latine et les Caraïbes. En France métropolitaine, 18 cas importés ont été confirmés par la ministre de la Santé ce dimanche 7 février.

De la même famille que la dengue et la fièvre jaune, le virus Zika a traversé les frontières de la France métropolitaine. Une annonce faite par Marisol Touraine au micro d’Europe 1-Le Monde-iTélé, ce dimanche 7 février. Au total, 18 cas ont été rapportés. Et de l’autre côté de l’Atlantique, des milliers de patients ont été diagnostiqués dans les territoires français d’Amérique : en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique.

Principale recommandation donnée par la ministre de la Santé, les voyageurs rentrés en France métropolitaine en provenance d’un pays touché par Zika devront respecter un délai de 28 jours avant de donner leur sang. « Le risque de transmission sanguine n’a jamais été mis en évidence mais le risque ne peut être écarté », rapportait le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en juillet 2015. En France métropolitaine, les dons de gamètes et les projets de PMA devront aussi être différés de 28 jours pour limiter le risque de contamination. Une mesure engagée suite à la suspicion de transmission virale par voie sexuelle. Dans les départements français d’Amérique, le délai d’attente pour effectuer ce même don de sperme et d’ovocyte, ou pour engager une PMA, sera prochainement  communiqué.

Le bilan épidémique

Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le virus Zika a touché 33 Etats entre janvier 2014 et le 5 février 2016. Les régions les plus impactées sont l’Amérique latine et les Caraïbes. Au premier rang, le Brésil avec 1,5 million de cas. Dans ce pays, 4 000 nourrissons nés ont été diagnostiqués pour une microcéphalie, dont 400 cas directement liés à la présence du virus Zika chez la mère. « Il existe un lien de cause à effet entre l’infection par Zika chez les femmes enceintes et ce risque de microcéphalie chez le nouveau-né », souligne le Comité d’urgence de l’OMS. « Mais aucune donnée scientifique ne le confirme. Pour le prouver, il faut renforcer les investigations à l’échelle  internationale ».

La Colombie est le deuxième pays le plus atteint par la propagation de l’arbovirus. A ce jour, 22 645 individus dont 2 824 femmes enceintes ont été contaminés. Comme rapporté en 2013-2014 lors de l’épidémie survenue en Polynésie-Française, le virus Zika favorise en Colombie l’apparition du syndrome de Guillain-Barré. L’incidence de cette maladie neurologique a en effet augmenté de 66% depuis la déclaration de l’épidémie. Entraînant une paralysie progressive, cette pathologie a causé le décès de 3 patients atteints par le virus Zika dans ce pays. La microcéphalie devrait toucher 500 nourrissons dans les semaines à venir.

Des moyens de protection ?

Rappelons qu’il n’existe aucun traitement ni vaccin contre Aedes aegypti, le vecteur du virus Zika. Seules les mesures de prévention peuvent limiter le risque de développer la maladie : porter des vêtements couvrants, utiliser des répulsifs et des insecticides pour éloigner les moustiques vecteurs du virus et limiter la proximité avec des eaux stagnantes. Enfin pour les femmes enceintes, des tests remboursés à 100% par la Sécurité sociale et des échographies mensuelles sont recommandés a également confirmé la ministre de la Santé.

  • Source : Ministère de la Santé, des Affaires sociales et du Droit des Femmes, le 7 février 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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