Zoom sur l’état de la santé périnatale en France
22 novembre 2022
Selon le dernier rapport Euro-Peristat, le taux de césariennes en France tend à se stabiliser. Mais la diminution des décès de tout-petits après 24 semaines d’aménorrhée s’est ralentie depuis 2019.
Dans quelle situation se trouve la santé périnatale en France ? Pour le savoir, direction le rapport Euro-Peristat rassemblant les données de 28 pays* recueillies sur le terrain de 2015 à 2019. Un travail coordonné par l’Inserm depuis 22 ans maintenant.
Une césarienne sur cinq naissances
Les naissances prématurées concernent 6,9% des naissances en France, avec une fourchette européenne allant de 5,3% à 11,3%. La pratique de la césarienne, elle, tend à se réguler, « avec un taux stable sur la période 2015 à 2019, soit environ une césarienne pour 5 naissances en 2019 (20,9 %) ». Une bonne chose pour un acte indiqué dans le cadre de complications maternelles ou fœtales. « En l’absence d’indications médicales, le recours à la césarienne peut en effet être préoccupant, notamment en raison de risques à court et à long terme pour la santé de la mère et du nouveau-né », rappellent les auteurs du rapport. « Le pays arrive 9ème sur les 28 fournissant des données pour cet indicateur. »
23,1% des femmes ont 35 ans et plus
« Entre 2015 et 2019, une diminution des taux de naissances multiples a été observée dans la plupart des pays, y compris en France, », révèlent par ailleurs les auteurs du rapport. Ainsi, 16,1 des grossesses sur 1 000 en France sont gémellaires. Un recul bienvenu alors que ces grossesses exposent la maman à un sur-risque d’accouchement prématuré, de prééclampsie et de diabète gestationnel.
Autre donnée, « l’âge maternel à l’accouchement a continué à augmenter ». A savoir que les grossesses survenant après 35 ans augmentent le risque de certaines complications : accouchement prématuré et enfant de petits poids de naissance. « Dans le détail, en France, 23,1 % des accouchements en 2019 concernent des mères âgées de 35 ans et plus (4,6 % des mères de plus de 40 ans). » Des données équivalentes à celles obtenues à l’échelle européenne.
La France mal classée sur la mortinatalité
Toujours sur la période 2015-2019, « les taux de mortinatalité** et de mortalité néonatale*** ont continué à diminuer en moyenne, mais ces baisses ont été moins prononcées que les années précédentes et certains pays ont enregistré des taux stables ou en hausse. » Concernant la mortinatalité, la France se situe au 20ème rang sur 28. En effet, 3,6 décès pour 1 000 naissances sont enregistrés dans l’Hexagone. Contre 2,5 décès sur 1 000 naissances en Europe. Ces chiffres ne prennent pas en compte les interruptions médicales de grossesse.
*24 pays européens auxquels s’ajoutent l’Islande, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse
** enfants mort-nés à partir de 24 semaines d’aménorrhée
*** décès de l’enfant dans les 28 jours suivant la naissance