47,3% des Français concernés par le surpoids ou l’obésité
21 février 2023
Les études se suivent et se ressemblent : la France n’est pas épargnée par le surpoids et l'obésité, problèmes de santé publique aux conséquences sanitaires, économiques et sociales majeures. 47,3% des Français seraient concernés par le surpoids (IMC supérieur ou égal à 25) ou l’obésité (IMC égal ou supérieur à 30).
La dernière livraison de l’étude ObEpi*, qui date de 2012, avait déjà conclu qu’un Français sur deux était obèse ou en surpoids. Dix ans après, les chiffres globaux laissent penser que la situation n’a pas évolué. Mais dans le détail, elle s’est clairement dégradée.
Ainsi, si l’excès de poids (qui inclue surpoids et obésité) reste stable à 47,3% de la population, la prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter, et à un rythme rapide : 8,5% en 1997, 15% en 2012, et 17% en 2020. « L’augmentation est encore plus marquée dans les groupes d’âge les plus jeunes et pour l’obésité morbide, dont la prévalence a été multipliée par près de sept sur la période », précise l’Inserm dans un communiqué.
Les plus âgés… et les plus jeunes. Si les plus âgés sont davantage concernés par l’excès de poids que les plus jeunes (57,3 % des plus de 65 ans, contre 23,2% des 18-24 ans), l’augmentation de la prévalence de l’obésité s’avère inquiétante chez ces derniers : elle a été multipliée par quatre chez les 18-24 ans depuis 1997, et par trois chez les 25-34 ans.
Disparités de genre. L’étude de 2020 montre que les hommes sont plus souvent en surpoids que les femmes (36,9 % contre 23,9 %). A l’inverse, les femmes obèses sont plus nombreuses que les hommes dans la même situation (17,4% contre 16,7%).
Le Nord et le Nord-Est en tête. Dans ces deux zones, la prévalence de l’obésité dépasse les 20%. Elle est en revanche inférieure à 14,5% en Ile-de-France et dans les Pays de la Loire, les deux régions où elle est la plus basse. « Si l’on ne tient pas compte de ces deux dernières régions et de la Bretagne, on observe une baisse du gradient des prévalences quand on passe des régions Nord aux régions Sud de la France », commente l’Inserm.
D’abord les plus défavorisés. L’étude confirme les observations de la littérature scientifique, qui avancent que le surpoids et l’obésité sont généralement plus fréquents dans les catégories sociales défavorisées. Si l’on se réfère au critère des catégories socio-professionnelles, l’excès de poids concerne la moitié des ouvriers (dont 18% sont obèses), 45,3% des employés (dont 17,8% d’obèses), 43 % des professions intermédiaires (dont 14,4% d’obèses) et 35 % des cadres (dont « seulement » 9,9% d’obèses).
A noter : Les risques associés à l’excès de poids en général, et à l’obésité en particulier, sont nombreux et bien documentés. Ainsi, ils augmentent le risque de cancer, de diabète, d’hypertension…
* ObEpi désigne une série d’enquêtes destinée à produire des estimations de la prévalence du surpoids et de l’obésité en France. Lancée à l’initiative de la Ligue contre l’obésité et coordonnée par des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier, l’étude 2020 s’est également appuyée sur les données collectées par l’institut de sondage Odoxa sur un échantillon de 9 598 personnes. Elle a été publiée dans la revue Journal of Clinical Medicine.