7 questions sur l’interruption médicale de grossesse
30 avril 2024
En France, près de 6 000 interruptions médicales de grossesse - ou avortements thérapeutiques - sont pratiquées chaque année. Elles peuvent être réalisées quand la grossesse met en péril la santé de la femme ou lorsque l’enfant à naître est en danger.
Que dit la loi ?
L’IMG est régi par l’article L2213-1 du Code la santé publique. « L’interruption médicale d’une grossesse peut, à toute époque, être pratiquée si deux médecins attestent, après examen et discussion, que la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme ou qu’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic », lit-on dans le texte de loi.
Quand une IMG est-elle envisagée ?
Chez l’enfant, les maladies mortelles en période périnatale ou dans sa première année de vie ou les maladies entraînant un handicap grave, parfois mortel peuvent motiver une IMG. Il s’agit de maladies particulièrement graves, qu’elles soient génétiques, infectieuses ou malformatives, diagnostiquées par l’échographie et/ou diverses analyses biologiques.
Dans 10 à 20 % des cas, la demande d’IMG est formulée en lien avec un risque grave sur la santé de la mère si la grossesse se poursuit.
Quand une IMG peut-elle être pratiquée ?
L’IMG peut être réalisée à tout moment de la grossesse. Contrairement à l’interruption volontaire de grossesse, il n’y a pas de délai à respecter. Pour rappel, celui-ci est de14 semaines de grossesse pour une IVG.
Quelle est la procédure ?
Lorsque le diagnostic est posé et qu’une IMG est envisagée avec l’accord de la mère ou des parents, la procédure dépend des motifs de l’IMG : la demande est-elle motivée pour la santé de la mère ou celle du fœtus ?
Pour ce dernier, la demande de la mère est examinée par l’équipe médicale d’un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal, composée d’un gynécologue, d’un spécialiste en pédiatrie néonatale, d’un spécialiste en échographie fœtale, d’un spécialiste en génétique médicale.
Lorsque la santé de la mère est en jeu, la demande est examinée par une équipe pluridisciplinaire, composée au moins :
- d’un gynécologue membre d’un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal ;
- d’un médecin choisi par la femme enceinte ;
- d’un psychologue ou un assistant social tenu au secret professionnel ;
- d’un médecin spécialiste de ce dont souffre la femme.
Dès lors que deux médecins estiment que le risque est fondé, ils établissent les attestations permettant de justifier l’IMG. La mère doit bénéficier d’une information complète et donner son accord.
A quoi sert la consultation préalable ?
Une fois les attestations délivrées, la femme enceinte est reçue en entretien préalable par un médecin. La patiente est informée sur le déroulement de l’IMG, les méthodes et produits utilisés, la durée de l’hospitalisation, les risques et complications possibles (hémorragie, infections, rupture utérine). Il lui est aussi proposé une prise en charge psychologique qui pourra l’aider à surmonter cette épreuve, lui apporter des conseils pour apprendre la nouvelle à ses enfants, faciliter le travail du deuil périnatal…
Comment se déroule l’IMG ?
L’IMG se déroule dans le cadre d’une hospitalisation. La méthode d’IMG utilisée vise à obtenir l’expulsion du fœtus le plus rapidement possible afin de réduire au maximum les souffrances physiques et psychologiques pour la mère.
Plusieurs critères sont pris en compte pour décider de la méthode : le terme de la grossesse, l’état de santé de la mère, ses antécédents gynécologiques et obstétricaux, d’éventuelles contre-indications. Le plus souvent, l’accouchement est déclenché par une technique médicamenteuse. Une péridurale, et une consultation préanesthésique, peuvent ainsi être programmées.
En cas d’échec de la technique médicamenteuse, une technique chirurgicale d’IMG peut être envisagée. Il en existe deux :
- Le curetage par aspiration ;
- L’évacuation du contenu utérin après dilatation du col de l’utérus.
Si le terme de la grossesse dépasse 22 semaines d’aménorrhée, une anesthésie fœticide est recommandée pour lui éviter toute douleur. « Les protocoles sont très variables d’une équipe à l’autre. Le plus souvent, cela consiste à injecter dans le cordon ombilical une drogue anesthésiante ou analgésiante puis une drogue fœticide (entraînant la mort du fœtus) », détaille Ameli.fr.
Que se passe-t-il après une IMG ?
Un congé maternité est prévu si le fœtus est décédé après 22 semaines d’aménorrhée ou que le poids de naissance est d’au moins 500 grammes. Sinon, la mère bénéficiera d’un arrêt maladie dont la durée sera déterminée par son médecin.
Un suivi psychologique est proposé et une consultation, de préférence avec le médecin qui a réalisé l’intervention, est fixée. « Elle permet notamment de présenter les résultats des examens pratiqués sur le fœtus, de faire le point sur l’état de santé physique et psychologique de la femme et sur les éventuels risques pour une grossesse ultérieure », note Ameli.fr.
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Source : Ameli.fr, Service-public.fr, Code la Santé publique
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet