Avortement : l’IVG en 7 questions
28 février 2024
Au cœur des débats pour son inscription ou non dans la Constitution française, l’interruption volontaire de grossesse est légalisée en France depuis 1975 grâce à la Loi Veil. Délais, méthodes, temps de réflexion… tout savoir sur l’IVG en sept questions.
Quel est le délai légal pour une IVG médicamenteuse ?
L’avortement médicamenteux peut-être pratiqué jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse, soit au minimum 9 semaines après le début des dernières règles. La prise successive de deux médicaments différents provoque l’interruption de la grossesse et l’expulsion de l’embryon.
La mifépristone est le premier médicament. Ce médicament antiprogestérone interrompt la grossesse. Des saignements sont possibles mais cela ne signifie pas que la grossesse a bien été interrompue. La prise du deuxième médicament est donc indispensable.
Le misoprostol, ce deuxième médicament, est une prostaglandine à placer sous la langue ou à l’intérieur de la joue, 24 à 48 heures après la prise du premier médicament. La molécule produit des contractions et donc l’expulsion de l’embryon, généralement 3 à 4 heures après la prise. Plus rarement, 24 à 72 heures peuvent s’écouler.
Comment se déroule une IVG chirurgicale ?
Une IVG chirurgicale, ou instrumentale, consiste en une aspiration de l’embryon. Ce type d’avortement peut être réalisé jusqu’à 14 semaines après le début de la grossesse (ce qui correspond au délai légal de l’avortement), soit 16 semaines après le début des dernières règles.
L’intervention se déroule en plusieurs étapes. La première consiste en une dilatation du col de l’utérus. La prise d’un médicament est alors recommandée. Il s’agit soit d’un antiprogestérone, la mifépristone (à prendre par voie orale 36 à 48 heures avant l’aspiration) ou une prostaglandine, le misoprostol (à prendre par voie orale 3 à 4 heures avant l’aspiration) ; soit le géméprost qui agit sur la contractibilité de l’utérus (un ovule par voie vaginale 3 heures avant l’aspiration).
Le médecin introduit alors un petit tube (une canule) relié au dispositif permettant d’aspirer le contenu de l’utérus. Une anesthésie locale du col de l’utérus est le plus souvent pratiquée. Une anesthésie générale peut être réalisée, à condition qu’une consultation avec l’anesthésiste ait eu lieu en amont.
L’intervention dure une dizaine de minutes mais la patiente restera souvent une douzaine d’heures en observation, avant de pouvoir quitter l’hôpital. Il est recommandé qu’elle soit accompagnée par un proche pour rentrer chez elle.
A qui faut-il s’adresser pour une IVG ?
Les avortements sont réalisés par des médecins ou des sages-femmes.
Pour une IVG médicamenteux, on peut s’adresser à un établissement de santé, certains cabinets de ville, à certains centres de santé sexuelle.
Une IVG instrumentale se déroule dans un hôpital ou une clinique ou, dans certaines conditions, dans un centre de santé autorisé.
Un délai de réflexion est-il nécessaire avant une IVG ?
Le parcours d’IVG se déroule en plusieurs étapes. Lors d’une première consultation, la femme recueille les informations qui lui sont nécessaires et pose des questions. S’en suit un délai de réflexion qui peut varier d’une femme à l’autre. L’important est de toujours avoir en tête le délai légal pour la pratique d’une IVG. Une deuxième consultation est consacrée aux détails pratiques (méthode, lieu). L’avortement a ensuite lieu et une consultation de suivi sera programmée entre 14 et 21 jours après l’IVG.
Les mineures peuvent-elles avorter ?
Qu’elle soit majeure ou mineure, toute femme enceinte ne souhaitant pas poursuivre sa grossesse peut demander une IVG à un spécialiste, médecin ou sage-femme. La personne mineure n’a pas besoin du consentement parental pour avorter. Il suffit qu’elle soit accompagnée lors de ses rendez-vous par une personne majeure de son choix. L’IVG peut être réalisée de manière totalement anonyme.
Pour une mineure, une consultation psycho-sociale, facultative pour les majeures, est obligatoire avant une IVG. Un suivi psychologique et social est alors proposé à la jeune femme.
L’IVG est-elle remboursée ?
Pour toutes les femmes assurées sociales, majeures ou mineures, l’avortement ainsi que tous les actes médicaux qui y sont associés sont pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie sans aucune avance de frais (sur une base forfaitaire).
Où trouver des informations sur l’IVG ?
Un numéro vert Sexualités – Contraception – IVG : 0 800 08 11 11
Un site internet : www.ivg.gouv.fr
Un guide : https://ivg.gouv.fr/ressources-et-sites-utiles-sur-l-ivg-et-la-sante-sexuelle
Vous pouvez vous adresser à votre médecin traitant, votre gynécologue, votre sage-femme, dans un centre de planification familial ou un centre d’orthogénie près de chez vous.
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Source : Planning familial, Ameli.fr, le ministère de la Santé, Vidal
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet