Additifs alimentaires, encore très présents dans les produits transformés
20 novembre 2019
Evan Lorne/shutterstock.com
Les additifs alimentaires, largement pointés du doigt depuis plusieurs années, continuent d’être largement utilisés par l’industrie. Pourtant, une légère tendance à la baisse ressort d’une étude menée par l’Anses.
E330, E104, E129… les additifs alimentaires sont des substances ajoutées aux aliments lors de la production. Le but ? Epaissir, émulsionner, conserver… Mais ces éléments sont controversés en raison de leur impact sur la santé des consommateurs. Certains sont accusés d’être perturbateurs endocriniens, cancérogènes… L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) publie ce 20 novembre un état des lieux de l’utilisation de ces substances dans les aliments transformés.
L’analyse a porté sur 30 catégories d’aliments (à l’exception de la confiserie). Elle a concerné 30 000 produits collectés entre 2008 et 2016. Sur cette base, les scientifiques ont observé une légère baisse de l’emploi des additifs les plus utilisés.
Dans le détail, « sur la période étudiée, 78% des produits alimentaires analysés mentionnent au moins un additif dans leur liste d’ingrédients », indique l’Anses. « En revanche, seuls un petit nombre d’additifs sont fréquemment utilisés : sur environ 400 additifs actuellement autorisés, 42 sont retrouvés dans au moins 2% des aliments et seulement 8 additifs sont identifiés dans au moins 10% des aliments ».
Les additifs, toujours d’actualité
Pour autant, « 4% des produits utilisent au moins dix additifs. Il s’agit principalement des viennoiseries et desserts surgelés, de produits traiteurs frais et de glaces et sorbets », précisent les auteurs.
Et malgré un recul global, quatre additifs sont en augmentation : +2 points pour les caroténoïdes employés comme colorants (E160a), +1 point pour les carbonates de sodium (E500) utilisés comme poudre à lever, +0,4 point pour les pectines (E440) qui servent notamment de gélifiant, + 0,3 point pour les anthocyanes (E 163) utilisés comme colorants.
De leur côté, Foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer « s’associent pour exiger une alimentation sans nitrites ajoutés » par le biais d’une pétition. Ils souhaitent notamment « l’interdiction des additifs E249 (nitrite de potassium), E 250 (nitrite de sodium), E251 (nitrate de sodium) et E252 (nitrate de potassium) – particulièrement utilisés dans les viandes transformées comme la charcuterie industrielle ». Ces substances sont classées cancérogènes probables pour l’homme (catégorie 2A) par le Centre international de la Recherche contre le Cancer (CIRC), car elles favorisent l’apparition de cancer colorectal.
A noter : Les additifs les plus utilisés sont l’acide citrique (E330) comme régulateur de l’acidité (23% des produits), les amidons modifiés, comme épaississants (22% des produits) et les lécithines (E322) comme émulsifiants (17% des produits).
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Source : Anses, 19 novembre 2019 - Foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet