Adolescents : au cœur de la gestion de leurs émotions
16 septembre 2021
Comment le processus de régulation des émotions s’opère-t-il chez les adolescents ? A quel point leurs relations familiales et sociales influent-elles sur leur gestion du stress ? Des psychiatres du CHU de Besançon s’interrogent sur ces points, dans l’objectif d’améliorer la prise en charge des jeunes et souvent le soutien auprès des familles.
Pour mieux comprendre le mécanisme de régulation des émotions chez les adolescents, des psychiatres du CHU de Besançon ont initié une étude auprès de 81 jeunes au mois de juillet. Ce travail doit encore durer plusieurs mois. Comment les médecins procèdent-ils ? En exposant les volontaires à des stimuli visuels « pour susciter des émotions et mesurer les paramètres neurovégétatifs de régulation émotionnelle en fonction des styles d’attachement ».
Mais qu’est-ce que l’attachement ? C’est la façon dont nous percevons « les événements de vie, les relations aux autres et la régulation des émotions à travers les relations qu’il aura partagé avec ses parents, ou des personnes qui se seront le plus occupées de lui ». On distingue au total quatre type d’attachement :
– L’attachement sécure, le plus fréquent, basé sur la confiance dans les autres et une bonne estime de soi. La personne est capable d’exprimer ses émotions et demander de l’aide si besoin ;
– L’attachement évitant « lorsqu’on est amené à ne compter que sur soi, à éviter l’intimité et à ressentir des émotions négatives » ;
– L’attachement préoccupé quand le « manque de confiance en soi » est important. Et que « la personne recherche des contacts mais n’est jamais satisfaite, gère difficilement le stress et les émotions négatives ;
– L’attachement désorganisé associé à un modèle instable et à des stratégies mises en place par le jeune pour « s’assurer de la disponibilité de ses parents souvent imprévisibles ».
Pendant le protocole, chaque adolescent visionne des images suscitant l’attachement « (personnages en situation de détresse, de solitude, de séparation suivies d’images de réconfort et de retrouvailles), et ses mouvements oculaires sont mesurés ainsi que certains paramètres physiologiques : fréquence cardiaque, micro-sudation ». Dans un second temps, une discussion est filmée entre l’adolescent et l’un de ses parents.
Proposer une prise en charge adaptée
La finalité précise de ce protocole : « caractériser quelles stratégies un adolescent utilise face à des émotions négatives en fonction de son style d’attachement, et quelle est sa représentation de l’aide ». Mais aussi identifier quelles stratégies l’adolescent met inconsciemment en place quand il est exposé au réconfort ou à l’apaisement.
Les résultats de cette étude pourront aider à la compréhension des « réactions émotionnelles des adolescents, de ce qu’ils attendent des relations avec les autres, des modalités de relation avec leur(s) parent(s), et de savoir comment leur style d’attachement joue sur leur état de bien-être ou de stress ». Et, en cas de troubles, favoriser une prise en charge adaptée à l’adolescent et sa famille en fonction du style d’attachement.
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Source : CHU de Besançon, le 2 septembre 2021
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet