Alcool et grossesse : les Irlandaises font la sourde oreille

28 juillet 2015

Les risques liés à l’alcool chez la femme enceinte font l’objet de nombreuses campagnes de prévention. Pourtant, selon des chercheurs britanniques, le maintien de cette consommation pendant la grossesse est encore fréquent, « en particulier au Royaume-Uni, en Irlande, en Australie et en Nouvelle-Zélande ». 

Zéro alcool pendant la grossesse ? En occident, l’usage d’alcool chez les femmes en âge de procréer est très fréquent. Dès lors qu’elles tombent enceintes, et malgré l’information sur les risques pour le développement de l’enfant, certaines ne parviennent pas à arrêter de boire pendant leur grossesse.

Des chercheurs britanniques se sont notamment penchés sur les conclusions de la cohorte SCOPE (pour International Screening for Pregnancy Endpoints). Résultat, « en Irlande, 80% des futures mamans continuent de boire pendant leur grossesse, contre 45% (tout de même, ndlr) au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande », révèlent les auteurs de cette étude publiée dans le British Medical Journal. Au pays de Samuel Beckett, elles seraient même 45% à s’adonner au Binge Drinking en cours de grossesse.

A titre de comparaison, en France, un peu plus de deux femmes sur dix expliquent avoir bu au moins une fois dans les 9 mois précédant l’arrivée de l’enfant.

Les fumeuses les plus à risque

Selon leurs conclusions, certaines catégories de femmes enceintes ont moins tendance à boire de l’alcool : celles ayant déjà des enfants, un haut niveau d’éducation, et celles en surpoids et obèses. En revanche, les fumeuses peinent à se débarrasser de l’alcool. En effet entre 17% et 50% des fumeuses enceintes n’ont pas cessé de boire.

Rappelons que même un usage modéré d’alcool peut freiner ou altérer le développement du fœtus puis de l’enfant », rappellent les chercheurs. « La plus raisonnable des décisions consiste donc à arrêter de boire », concluent-ils inquiets de « l’ampleur que prend ce fléau ». L’exposition de l’enfant à l’alcool dans le ventre de sa mère entraîne un risque élevé de syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF).

  • Source : British Medical Journal, le 8 juillet 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon

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