Alerte au virus Zika en Amérique latine

08 janvier 2016

En mai 2015, les premiers cas de Zika, un arbovirus transmis par les moustiques étaient confirmés au Brésil. Le pays subit depuis la plus importante épidémie jamais décrite. Et le virus continue de se propager dans toute l’Amérique latine. De quoi inquiéter les autorités dans la mesure où la maladie provoque des anomalies du développement cérébral chez les enfants à naître.

L’épidémie de virus Zika dans les Amériques a ainsi débuté au Brésil. Au 14 décembre, entre 440 000 à 1 300 000 cas suspects ont été rapportés. Sur le continent américain, 10 pays sont actuellement touchés. Le Brésil donc, mais aussi la Colombie, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay, le Salvador, le Suriname, et le Venezuela. Depuis décembre dernier, le virus commence à circuler dans les Caraïbes.

Dans les territoires français d’Amérique, 20 premiers cas autochtones ont été identifiés en Guyane (17 cas) et en Martinique (3).

Les fœtus en danger ?

Selon l’Institut Pasteur, la souche actuelle est strictement identique à celle ayant circulé en 2013-2014, lors de l’épidémie qui a sévi en Polynésie française et dans le Pacifique. Cette dernière s’était alors accompagnée d’une augmentation de complications neurologiques sévères, telles que le syndrome de Guillain-Barré et de malformations neurologiques congénitales.

Et le scénario semble se répéter au Brésil. L’accroissement très significatif du nombre de microcéphalies chez des fœtus dont les mères ont été infectées en cours de grossesse a contraint le gouvernement à déclarer l’état d’urgence sanitaire.

« Ces anomalies sont-elles dues uniquement au virus Zika, ou à la circulation conjointe d’autres agents infectieux ou à d’autres facteurs ? » s’interroge Dominique Rousset, responsable du laboratoire de virologie et du Centre national de référence des Arbovirus à l’Institut Pasteur de la Guyane. « Des projets de recherche multidisciplinaires doivent être mis en place pour tenter de répondre à ces interrogations. D’ores et déjà, nous nous appliquons à mieux connaitre ce virus et comprendre son évolution, ce qui passe notamment par le renforcement des outils de diagnostic ».

Rappelons que Zika est un arbovirus de la même famille que le virus de la dengue et se transmet par le même vecteur, le moustique tigre du type Aedes aegypti. Il peut en outre se transmettre par Aedes albopictus, présent dans certains départements de France métropolitaine.

Il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique. La stratégie thérapeutique  repose sur la prise en charge des symptômes (prise d’antalgiques…). Par ailleurs, il est spécialement recommandé aux femmes enceintes de se protéger par tous les moyens disponibles contre les piqûres de moustiques et tout particulièrement au cours des deux premiers trimestres de la grossesse.

  • Source : Institut Pasteur – InVS, sites consultés le 8 janvier 2016

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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