Le Bisphénol A responsable des intolérances alimentaires

05 août 2014

L’observation de rats exposés au Bisphénol A (BPA) in-utéro a permis de mettre en évidence un risque de réactions alimentaires chez le fœtus et le nourrisson. Pionnière en la matière, cette étude a été menée par des chercheurs de l’INRA Toulouse Midi-Pyrénées. Lesquels rappellent l’importance « d’interdire le BPA dans les plastiques de nouvelle génération ».

Au total, 2 Français sur 10 sont concernés par une intolérance ou une allergie alimentaire. En partie déclenchées sous l’influence de l’environnement, elles sont aussi favorisées par  l’exposition quotidienne aux perturbateurs endocriniens.

Une équipe de chercheurs de l’INRA Toulouse Midi Pyrénées (Unité Toxicologique alimentaire Toxalim) vient en effet de prouver qu’une exposition périnatale au Bisphénol A augmente le risque d’intolérance alimentaire à l’âge adulte. « Même à de très faibles doses, ce perturbateur endocrinien contenu dans le plastique s’avère toxique, en particulier chez les organismes vulnérables des fœtus et des nourrissons », expliquent les auteurs.

Pour le démontrer, les chercheurs ont comparé l’immunité et la tolérance alimentaire de deux cohortes de rates en gestation. « Le premier groupe a reçu par voie orale une dose quotidienne de BPA, à 5 μg/kg de poids corporel, depuis la gestation jusqu’au sevrage des nouveau-nés à 21 jours ». Les rates du second groupe n’ont pas été exposées au Bisphénol A.

Allergie de l’adulte

Les deux groupes ont ensuite été nourris à l’ovalbumine. Résultats, à l’âge adulte, soit 45 jours après la gestation, cette protéine contenue dans le blanc d’œuf a déclenché une inflammation du côlon uniquement chez les animaux exposés, « attestant d’une intolérance alimentaire ».

Ces résultats appuient les décisions récemment prises par les autorités françaises. Lesquelles ont divisé par 10 la valeur du seuil toxicologique comparé à celle en vigueur avant 2013. « L’utilisation de BPA dans les contenants alimentaires destinés aux nourrissons a été interdite l’année dernière ». Et ce perturbateur endocrinien devrait par ailleurs disparaître de la composition de tous les emballages alimentaires à compter de 2015.

  • Source : INRA de Toulouse Midi-Pyrénées, Unité Toxicologique alimentaire (Toxalim) - août 2014

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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