Alimentation : les infections à E. Coli et Listeria en hausse en Europe

05 juin 2025

Les infections à Escherichia Coli ont bondi de 22 % en 2023 par rapport à 2022 dans l’Union européenne et l’Espace économique européen (UE/EEE). Quant au taux de listériose, il n’a jamais été aussi élevé. Pourtant, ces deux maladies liées à l’alimentation peuvent être très graves, notamment pour les populations fragiles.

Dans un communiqué publié le 5 juin, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) alerte sur des hausses significatives des infections à E. Coli et à Listeria dans l’Union européenne/Espace économique européen UE/EEE en 2023. Qu’il s’agisse d’infections liées à E. Coli ou de listériose, les chiffres n’ont jamais été aussi élevés depuis le début de la surveillance dans l’Union européenne, en 2007.

Les enfants de moins de cinq ans, les plus fragiles face à E. Coli

Pour rappel, Escherichia coli (E. Coli) est une bactérie naturellement présente dans le tube digestif des humains et des animaux à sang chaud. Mais certaines d’entre elles libèrent des toxines : ce sont les souches E. Coli dites entérohémorragiques (ECEH). Elles peuvent causer des infections très graves et notamment le syndrome hémolytique et urémique (SHU), une affection entraînant une insuffisance rénale progressive.

10 901 cas ont été confirmés dans 30 pays de l’UE/EEE en 2023, soit une hausse de 22 % par rapport à 2022 et un taux annuel de 3,2 pour 100 000. Le nombre de SHU s’est toutefois stabilisé à 500 cas environ, après un niveau déjà record en 2022.

L’infection à STEC se transmet principalement par des aliments et de l’eau contaminés, ou par contact direct avec des personnes ou des animaux infectés. Elle peut provoquer une gastro-entérite sévère, une entérocolite et une diarrhée sanglante, et, dans certains cas, un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les enfants de moins de cinq ans sont les plus touchés.

La listériose, une maladie associée à de graves complications

Concernant le nombre de listériose, 2 993 cas ont été enregistrés, dont 340 décès. La plupart des adultes en bonne santé exposés à la bactérie ne développent pas de symptômes. Cependant, la forme invasive de la maladie peut entraîner de graves conséquences chez les populations à risque. La listériose touche principalement les personnes âgées, les femmes enceintes, les nouveau-nés et les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

La maladie est associée à de graves complications, notamment des méningites, des infections cérébrales et des infections sanguines potentiellement mortelles. Il s’agit d’une des maladies d’origine alimentaire les plus graves sous surveillance européenne.

Comment expliquer de telles hausses ?

L’augmentation du nombre de cas signalés d’infection à ECDC pourrait, mais en partie seulement, être attribuée à « des tests de diagnostic en laboratoire plus sensibles que les méthodes traditionnelles et permettant des analyses plus larges, au-delà de groupes de patients ou de types de symptômes spécifiques », avance l’ECDC.

Quant à la listériose, « l’augmentation de la population âgée, ainsi que l’évolution des habitudes alimentaires, notamment la consommation accrue d’aliments prêts à consommer, pourraient contribuer à cette tendance à la hausse ». Pour rappel, Listeria monocytogenes est reconnue comme un danger biologique dans l’industrie agroalimentaire depuis 1982. Elle a en effet la capacité de contaminer les aliments prêts à consommer et les sites de fabrication des aliments, occasionnant de nombreux rappels et retraits de denrées alimentaires.

L’ECDC rappelle les règles d’hygiène élémentaires :

  • de bonnes pratiques d’hygiène lors de la production et de la manipulation des aliments, en particulier dans les environnements impliquant des animaux ;
  • une préparation adéquate des aliments, notamment le lavage et épluchage des légumes, la cuisson adéquate de la viande et l’utilisation de produits laitiers pasteurisés ;
  • une sensibilisation du public à l’hygiène des mains, notamment pour les enfants visitant les fermes pédagogiques et les zoos, afin d’éviter les infections à ECEH ;
  • une sensibilisation des populations vulnérables à la listériose et aux aliments à risque, tels que le poisson et la viande prêts à consommer.
  • Source : ECDC, Institut Pasteur

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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