Aliments ultra-transformés : un risque augmenté de démence ?

17 août 2022

Quel rôle joue la consommation d’aliments ultra-transformés dans l’apparition des démences ? Une étude chinoise parue dans Neurology conclut que plus on en mange, plus le risque d’être atteint de démence augmente. Et, bonne nouvelle, en remplaçant ces aliments par des aliments non transformés, le risque diminue.

Depuis des années, les aliments ultra-transformés sont sur la sellette et mieux vaut les éviter, comme le rappellent les recommandations du PNNS (Plan National Nutrition Santé). En effet, sodas sucrés, légumes assaisonnés, soupes déshydratées, steaks végétaux (bourrés d’additifs), confiseries, barres chocolatées, sans oublier tout ce qui contient des nitrites, comme les saucisses ou le jambon, sont soupçonnés de favoriser surpoids, obésité, diabète de type 2, cancer, hypertension artérielle, maladies hépatiques (NASH) et maladies cardiovasculaires…

Dans cette nouvelle étude, des chercheurs chinois ont analysé 72 083 dossiers dans la Biobank, une grande base de données britannique qui contient les informations de santé d’un demi-million de personnes vivant au Royaume-Uni. Ces dossiers concernaient des personnes, âgées de 55 ans et plus, qui ne souffraient pas de démence au début de l’étude, et qui ont été suivies pendant une durée moyenne de 10 ans. Comme toutes ces personnes avaient rempli à deux reprises un questionnaire sur ce qu’elles avaient mangé la veille, les chercheurs ont pu estimer la part quotidienne des aliments ultra-transformés dans leur alimentation globale.

Au total, à la fin de l’étude, 518 personnes avaient reçu un diagnostic de démence. Parmi les faibles consommateurs d’aliments ultra-transformés (225 g par jour en moyenne, soit 9 % de leur alimentation), on comptait 105 démences. On en comptait 150 chez les plus gros consommateurs de ces aliments (814 g par jour, soit 28% de l’alimentation). Soit près de 50 % de plus !

Moins on en consomme, plus le risque diminue

Évidemment, si l’alimentation joue un grand rôle dans la santé, ce n’est pas le seul. Aussi, les chercheurs ont effectué des calculs, en tenant compte de l’âge, du sexe, des antécédents familiaux de démence et de maladie cardiaque et d’autres facteurs susceptibles d’influer sur le risque. Ils ont ainsi pu estimer qu’à chaque augmentation de 10% dans la consommation quotidienne d’aliments ultra-transformés, le risque de démence augmentait de 25%. Mais aussi, bonne nouvelle, qu’à l’inverse, remplacer 10% des aliments ultra-transformés par des aliments non transformés ou peu transformés, comme les fruits et légumes frais, les légumineuses, le lait et la viande, diminuait ce risque de 19%.

Financée par la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine, cette étude est à prendre avec des pincettes. Ne se fondant que sur les dossiers hospitaliers et les registres de décès, elle pourrait avoir omis nombre de cas plus légers.

  • Source : Li H, et al « Association of Ultraprocessed Food Consumption With Risk of Dementia— A Prospective Cohort” Neurology, 26/07/2022 (https://doi.org/10.1212/WNL.0000000000200871)

  • Ecrit par : Clara Delpas - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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