Les aliments ultra-transformés favorisent le diabète de type 2
20 décembre 2019
Ekaterina Markelova/shutterstock.com
Avec le manque d’activité physique et le surpoids, l’alimentation déséquilibrée fait partie des facteurs de risques connus du diabète de type 2. Une grande étude française vient d’établir une association entre ce type de diabète et la consommation de nourriture ultra-transformée.
Nuggets de poulet, pizzas surgelées, soupes en sachet, chips et autres barres de céréales… Tous ces aliments sont considérés comme « ultra-transformés ». Issus d’un processus industriel, faciles à préparer et rapides à consommer, ils sont généralement bourrés d’additifs et de conservateurs. Ils ont aussi une valeur nutritionnelle très faible et sont loin d’être bénéfiques pour la santé. Le risque de cancer, de maladies cardio-vasculaires, d’hypertension et de symptômes dépressifs a ainsi déjà été documenté.
Et maintenant le diabète !
Une équipe française* ajoute ainsi un nouveau méfait à ce sombre tableau. Les aliments ultra-transformés augmenteraient le risque de diabète de type 2. Pour en arriver à cette conclusion, ils ont recruté plus de 100 000 personnes d’une moyenne d’âge de 43 ans, dont 80% de femmes. Tous les participants ont répondu à un questionnaire en ligne de l’étude NutriNet-Santé**.
Tous les 6 mois, ils ont renseigné leurs habitudes alimentaires sur une quinzaine de jours. Les apports nutritionnels ont ainsi été calculés. Les participants ont également fourni des indications sur leur état de santé.
Résultat ? Même si ces observations demandent à être confirmées, les auteurs indiquent qu’une « proportion plus élevée d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation était associée à un risque plus élevé de diabète de type 2 ». Parmi les principaux consommateurs de ce type de nourriture : les plus jeunes, les fumeurs, les personnes obèses et celles qui ne pratiquent pas suffisamment d’activité physique.
Principe de précaution
Pour les auteurs de l’étude, il est trop tôt pour établir formellement un lien de causalité entre la consommation de ce type d’aliments et la maladie chronique. Ils rappellent cependant que « l’accumulation de données cohérentes conduit les autorités de santé publique de plusieurs pays comme la France ou le Brésil à recommander la consommation d’aliments non ou peu transformés », au nom du principe de précaution.
A savoir : Plus de 400 millions de personnes sont concernées par le diabète de type 2 à travers le monde (près de 3,5 millions en France). Les projections mondiales à 2045 indiquent qu’environ 630 millions de personnes seront touchées par la maladie. On estime qu’entre 20 et 30% des personnes atteintes de diabète de type 2 ne sont pas diagnostiquées.
*Inserm (U1153), Inra(U1125), Cnam, Université Paris 13 Centre de Recherche en Epidémiologie et Statistiques Université de Paris
** L’étude NutriNet-Santé est une étude de cohorte dont l’objectif est d’évaluer les liens entre nutrition et santé, en s’appuyant sur des questionnaires en ligne, portant sur les habitudes alimentaires et l’état de santé général. Elle a été lancée en France en 2009.
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Source : JAMA Internal Medicine, consultée le 17 décembre 2019
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet