Allaitement dès la naissance : trop de nouveau-nés n’en bénéficient pas
31 juillet 2018
Matt Hahnewald/shutterstock.com
D’après un récent rapport de l’OMS, trois nouveau-nés sur cinq ne bénéficient pas de la tétée de bienvenue dans la première heure suivant la naissance. Or cette pratique est liée à de plus grandes chances de survie, en particulier dans les pays à faible revenu.
Environ 78 millions de nouveau-nés ne reçoivent pas la tétée dite de bienvenue dans l’heure suivant leur venue au monde. Dans le détail, c’est en Asie du sud-est et dans le Pacifique que les chiffres sont les plus alarmants avec 32% des nouveau-nés allaités dans l’heure, contre 65% en Afrique de l’Est et du Sud.
Cette donnée est révélée dans un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Unicef. Cette pratique permet pourtant de stimuler la montée de lait et de favoriser l’allaitement. Lequel augmente les chances de l’enfant de rester en vie.
En effet, la plupart de ces enfants naissent dans les pays en développement ou à faible revenu, où la mortalité néonatale et infantile reste élevée. « Les enfants nourris au sein dès leur première heure de vie ont nettement plus de chances de survivre », souligne le rapport. Dans le détail, « les nouveau-nés mis au sein entre 2 et 23 heures après l’accouchement présentent 33% de risque supplémentaire de décéder que ceux allaités dès la première heure ».
Lait maternisé, césariennes…
Ainsi, il est clair qu’« en matière d’allaitement, le timing est très important », souligne Henrietta H. Fore, UNICEF Executive Director. « Dans beaucoup de pays, c’est une question de vie ou de mort. » Pourtant, trop souvent « les mères ne reçoivent pas assez de soutien à l’allaitement dans les minutes cruciales de la naissance, y compris de la part du personnel médical dans les établissements de soins », se désole l’OMS.
Ainsi, certaines pratiques observées par les experts freinent la mise en place de l’allaitement. Dans certains pays, « l’aîné donne d’autres boissons au bébé, comme de l’eau sucrée ou du lait infantile ». Par ailleurs, « l’augmentation des césariennes programmées en Egypte par exemple constitue un autre frein » à une mise au sein précoce. Enfin, l’absence de personnel qualifié dans certaines régions du monde réduit les chances du bébé d’être nourri au sein dès sa naissance.
Afin de lutter contre cette situation, les auteurs du rapport insistent sur l’importance pour les Etats d’adopter des mesures fortes et restrictives contre le marketing en faveur du lait infantile et autres substituts au lait maternel.