Allergie aux pollens : une large majorité de la France en risque élevé
05 avril 2024
Avec la douceur printanière, les personnes allergiques aux pollens verront, comme chaque année à cette période, revenir les symptômes de la rhinite, ou, plus sévère, de l’asthme allergique. Près des deux tiers des départements sont concernés par un risque d’allergie élevé.
Des yeux qui démangent, des nez qui coulent et des gorges irritées alors que les beaux jours reviennent. Avec eux, les pollens sont aussi de retour. Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a classé en alerte rouge – risque d’allergie élevé – une large majorité de départements français. Seuls une partie de la Bretagne, la Corse et le quart sud-ouest du pays sont en risque d’allergie moyen, en jaune. En cause ? Un temps printanier qui favorise la présence des pollens de bouleau dans l’air.
Près de 20 % de la population française est concernée par les allergies aux pollens. La saison commence généralement au printemps, avec la pollinisation des végétaux et peut durer jusqu’à l’automne. L’allergie, également appelée rhume des foins, se manifeste quand la personne sensible aux pollens entre en contact avec eux soit par inhalation, soit par contact avec les yeux. Cela provoque une inflammation des yeux et des muqueuses du nez.
Quels sont les symptômes du rhume des foins ?
La plupart du temps, les symptômes sont bénins mais très inconfortables. Et ils durent. Les personnes concernées peuvent souffrir d’une rhinite allergique. « La rhinite allergique résulte d’une inflammation des voies aériennes supérieures (nez, rhinopharynx et larynx) qui provoque une congestion nasale obstructive et sécrétante qui peut atteindre différents niveaux de sévérité (faible, modérée et sévère) », détaille le ministère de la Santé. Souvent, la muqueuse du nez pique et/ou démange.
Les yeux peuvent être touchés, on parle alors d’une rhino-conjonctivite allergique qui se manifeste par des yeux rouges, larmoyants, des démangeaisons et paupières enflées voire collées. « Ces manifestations peuvent être intenses, répétées et donner lieu à des conjonctivites fréquentes », ajoute le ministère.
Outre ces symptômes, la qualité du sommeil est aussi altérée et les personnes allergiques souvent fatiguées.
L’asthme allergique
L’allergie au pollen peut également se manifester par un asthme allergique soit une maladie inflammatoire des bronches qui se manifestent lorsque la personne inhale le pollen en suspension dans l’air. Les symptômes sont les mêmes que dans l’asthme chronique : sensation d’oppression thoracique, épisodes de toux, respiration sifflante, dyspnée, essoufflement, fatigue…
Asthme et rhinite sont souvent imbriqués : « au moins 80 % des asthmatiques souffrent également de rhino-conjonctivite allergique, tandis qu’environ 20 % des patients ayant une rhinite allergique sont également asthmatiques. La rhinite allergique multiplie le risque d’apparition de l’asthme d’un facteur 4 environ », précise le ministère.
Comment prendre en charge une allergie
Si vous ressentez les mêmes symptômes, toujours à la même période, alors n’hésitez pas à consulter un médecin qui pourra vous proposer une prise en charge de l’allergie.
La désensibilisation est le seul moyen de traiter l’allergie aux pollens sur le long terme. « Cela consiste à mettre l’allergène en contact avec votre organisme régulièrement et à faible dose sur plusieurs années. Ainsi, le corps cessera de reconnaître l’allergène comme un ennemi », explique l’Institut Pasteur de Lille.
Pour réduire dans l’immédiat la réaction allergique, les médicaments antihistaminiques peuvent être recommandés. « Pour les symptômes respiratoires plus sévères, des dérivés de la cortisone sont disponibles », ajoute l’Institut Pasteur.
Les bonnes pratiques
Certaines bonnes pratiques permettent aussi de diminuer l’exposition aux pollens :
- Aérer la maison plutôt en fin de journée afin que les pollens ne rentrent pas ;
- porter des lunettes de soleil à l’extérieur ;
- ne pas dormir la fenêtre ouverte ;
- se laver souvent les cheveux, de préférence avant d’aller se coucher ;
- éviter de rouler la fenêtre ouverte et de faire du vélo ;
- surveiller les alertes du RNSA avant une sortie.
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Source : RNSA, Institut Pasteur de Lille, Ministère de du Travail, de la Santé et des Solidarités
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche