Allergies à l’ambroisie : 13 départements en alerte
28 août 2023
Le saison des pollens n’est pas terminée avec la concentration dans l’air des pollens d’ambroisie dont le pic devrait durer jusqu’à la mi-septembre. Les autorités sanitaires restent particulièrement attentives à cette plante invasive, en constante progression ces dernières années, particulièrement allergisante.
Les pollens d’ambroisie sont là. Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a placé dans son bulletin du 25 août, 13 départements en alerte rouge. Le risque d’allergie est donc très élevé dans les zones les plus infestées, soit les vallées du Rhône et de la Loire : la Drôme, l’Isère, l’Ardèche, le Rhône, l’Ain, la Saône et Loire, la Nièvre, l’Allier, le Cher, l’Indre, la Creuse, le Vaucluse, le Gard. Le risque est jugé moyen sur une large partie du pays. Seuls quelques départements, notamment de la façade atlantique, restent en vert.
Le pic de pollens d’ambroisie est normal à la fin du mois d’août jusqu’à la mi-septembre, pour cette plante invasive originaire d’Amérique du Nord. L’espèce la plus connue et répandue en France est l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.). On la trouve dans les champs de tournesol ou de maïs (avec parfois d’importantes pertes) et sur les bords des routes ou des cours d’eau. Selon l’Anses, en 2022, entre 1 et 3,5 millions de personnes étaient allergiques à l’ambroisie en France. Si cette plante intéresse tout particulièrement les autorités sanitaires, c’est parce qu’elle est très allergisante et allergène, souligne l’Anses.
La qualité de vie largement impactée
Chez les personnes allergiques, les symptômes sont les mêmes que ceux entraînés par les autres pollens : éternuements, conjonctivite, rougeurs, gonflement des paupières, rhinites… « En raison de son fort potentiel allergisant, le pollen d’ambroisie est supposé provoquer des symptômes chez les individus allergiques dès que 6 grains sont présents par m3 d’air. Ce seuil, très faible, rend les symptômes difficiles à prévoir et à contrôler. Il est très probable que des niveaux plus élevés provoquent des symptômes proportionnellement plus sévères ou plus difficiles à contrôler », souligne l’Anses.
Ces symptômes seraient particulièrement invalidants et impacteraient considérablement la qualité de vie selon une consultation menée par l’Anses en 2020. Ainsi, la prise de charge médicale coûterait entre 59 millions et 186 millions d’euros chaque année et les pertes de production, calculés par rapport aux arrêts de travail, coûteraient entre 10 millions et 30 millions d’euros par an.
Une augmentation des allergies attendue ces prochaines années
Les chiffres ne devraient pas s’améliorer. Les ambroisies sont en constante progression et densification sur le territoire ces dernières années. « Les estimations, bien qu’incertaines, prévoient une multiplication du nombre de cas par 2,5 d’ici 2060 en lien avec la propagation de la plante dans des zones aujourd’hui non infestées », poursuit l’Anses dans son rapport. Selon une étude de 2017, la sensibilité à l’ambroisie devrait passer de 33 millions de personnes à 77 millions d’ici 2041 à 2060, en Europe. « Les hausses proportionnelles les plus importantes se produiront là où la sensibilisation est rare (par exemple, l’Allemagne, la Pologne, la France) », poursuit l’étude.
Pour lutter contre l’ambroisie, l’arrachage est la meilleure arme. L’Anses demande notamment aux particuliers d’arracher, en les déracinant, les plantes dans les jardins, en portant des gants. Si un espace, hors de votre jardin, vous paraît infesté, vous pouvez le signaler sur le site signalement-ambroisie.fr.
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Source : Anses, RNSA, Climate change and future pollen allergy in Europe, march 2017, Environmental health perspectives
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche