Aménagement urbain : plus il y a d’espaces verts, plus les enfants sont minces

18 décembre 2024

L’analyse de la cartographie des espaces verts basée sur des images satellites et des vues de rues et leur lien avec l'adiposité chez les enfants aux États-Unis est formelle : plus il y a de verdure et plus l’indice de masse corporelle des enfants est bas.

Les espaces verts pourraient réduire l’obésité infantile en favorisant l’activité physique et en réduisant le stress des enfants et des jeunes adolescents. Des études antérieures le suggéraient déjà, mais elles se limitaient à une seule mesure des espaces verts et à l’indice de masse corporelle (IMC, en Kg/m2) comme unique indicateur de l’adiposité (masse grasse). Cette fois-ci, des chercheurs ont examiné grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle les associations entre, d’un côté l’« indice de végétation par différence normalisée » (NDVI, basé sur des données satellites) et des mesures d’espaces verts issues d’images de rues (pourcentage d’arbres, d’herbe, et d’autres espaces verts) avec, de l’autre côté, des indicateurs détaillés de l’adiposité chez les enfants vivant dans un rayon de 500m.

En effet, les chercheurs ne se sont pas contentés du calcul de l’IMC mais ont aussi mesuré les indices de masse grasse totale et de masse grasse tronculaire (au niveau de l’abdomen), obtenus par absorptiométrie à rayons X à double énergie. De plus, ils ont pris en compte dans leurs analyses statistiques des paramètres pouvant influencer les résultats comme l’âge, le sexe, le statut socio-économique individuel et de quartier ou encore la densité de population.

Les bienfaits sur le poids des enfants

L’étude a été menée dans le cadre de la cohorte Project Viva, ayant inclus 843 participants enfants (âge moyen de 8 ans), des jeunes adolescents (13,3 ans) puis des adolescents plus âgés (17,8 ans), entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2021.

Conclusion : un « indice de végétation par différence normalisée » élevé et des pourcentages accrus d’espaces verts spécifiques (fleurs, plantes, champs) sont associés à une adiposité réduite chez les enfants.

Dans le détail, un « indice de végétation par différence normalisée » plus élevé dans un rayon de 270 m à l’adolescence précoce était associé à un IMC, un tour de taille et des indices de masse grasse totale et de masse grasse tronculaire réduits plus tard à l’adolescence. Les pourcentages plus élevés d’autres espaces verts visibles (fleurs, plantes, champs) dans un rayon de 500 m à l’adolescence précoce étaient également associés à un indice de masse corporelle plus bas.

« Ces résultats soutiennent l’exploration de l’augmentation des niveaux d’espaces verts résidentiels et l’intégration de composantes spécifiques d’espaces verts comme stratégie d’urbanisme et d’interventions en santé publique pour lutter contre la prévalence de l’obésité infantile aux États-Unis », indiquent les auteurs. Des conclusions qui pourraient probablement être transposées de ce côté-ci de l’Atlantique, au vu de la progression de l’obésité en France, et infantile en particulier.

  • Source : LiYi, et al. Satellite-Based and Street-View Green Space and Adiposity in US Children JAMA Network Open. 2024;7(12):e2449113.doi:10.1001/jamanetworkopen.2024.49113

  • Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet

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