











Les recommandations du CNGOF datées de 2012 préconise de ne pas proposer de fécondation in vitro (FIV) après 42 ans. ©Phovoir
Faut-il prendre en charge tous les couples infertiles quelles que soient les chances de succès ? En France, la réponse est non. L’accès à une assistance médicale à la procréation (AMP) est déterminé selon plusieurs critères. Principaux facteurs exclusifs, un âge trop avancé ou encore des complications (hypertension, diabète…) chez la femme. Mais à quel point ces critères diminuent-ils les chances de fécondation ? L’âge de l’homme est-il pris en compte ? Ces questions ont fait l’objet de débats au cours des 39e Journées du Conseil national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF), organisées à Nantes les 3 et 4 décembre.
En France 3% à 4% des couples sont confrontés à l’infertilité. En cas de projet parental, ces derniers ont la possibilité d’intégrer un parcours AMP. Mais l’accès à celui-ci relève de la responsabilité médicale. « Le corps soignant, l’équipe entière et non d’un seul médecin, s’appuie sur des critères bien précis pour intégrer – ou non – un couple infertile dans un parcours AMP », déclare Dr Joëlle Belaisch-Allart, gynécologue au centre hospitalier des 4 villes à Sèvres (92) et vice-présidente du CNGOF.
Chez la femme, le principal critère retenu pour faire le choix d’une AMP est la réserve ovarienne. « A partir de 45 ans, le stock ovarien est limité. Les taux d’accouchement après une AMP sont de 12% chez les femmes âgées de 40 ans, contre 6% à 42 ans ».
Que dit la loi ?
En France, la loi n’impose pas d’âge limite pour autoriser une femme à bénéficier d’une fécondation artificielle. C’est l’âge limite de prise en charge par l’Assurance-maladie qui sert de référentiel, soit 42 ans. Il en va donc du diagnostic de chaque médecin. « Avant 45 ans il est possible d’envisager une fécondation in vitro (FIV), éventuellement entre 45 et 50 ans si la santé de la femme le permet », selon le Dr Belaisch-Allart. En effet, « à ces âges certaines femmes ont une probabilité significative de tomber enceinte si elles ont une bonne réserve ovarienne. En revanche, une femme de 41 ans exposée à des comorbidités (tabagisme, obésité, hypertension, diabète…) a, elle, moins de chance d’aller au bout d’un parcours AMP ».
Au sein du couple…
Autre point, « quand les deux membres du couple en AMP ont plus de 40 ans, le risque d’échec de fécondation est multiplié par 5 comparé à des couples plus jeunes », poursuit le Pr Robin Geoffroy, gynécologue au CHU de Lille. Reste que concernant l’homme, la loi française ne décrète aucune limite d’âge pour bénéficier de cette technique au sein de son couple. « Les paternités tardives ne sont pas des phénomènes si rares. Les hommes peuvent concevoir naturellement après 50 ans et donc effectuer une prélèvement de sperme pour une fécondation in vitro ».
Un bémol cependant, le pouvoir fécondant du sperme diminue avec l’âge. Et « le nombre d’anomalies spermatiques double tous les 16,5 ans ». Ces modifications favorisent la survenue de cancers du système nerveux central et de leucémies chez l’enfant à naître. « Les recommandations fixent à 60 ans l’âge limite du père pour initier un parcours AMP », conclut le Pr Geoffroy.
Source : 39e Journées du Conseil national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF), les 3 et 4 décembre à Nantes
Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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