Anorexie, boulimie : la télémédecine pour un meilleur accès aux soins

02 juin 2022

Le repérage et la prise en charge des troubles du comportement alimentaire (TCA) n’est pas toujours aisé. Notamment en dehors des grandes villes. C’est pourquoi la formation des professionnels de santé et la mise en place de ressources spécialisées sont essentielles. En Pays de la Loire, le processus est en bonne voie. Présentation du dispositif du CHU de Nantes à l’occasion de la journée internationale des TCA ce 2 juin.

Anorexie mentale, boulimie, hyperphagie boulimique. Les troubles du comportement alimentaire font partie des addictions qualifiées de « sans substance ». Touchant principalement les jeunes femmes, ils correspondent à « une relation inhabituelle à la nourriture associée à une souffrance psychique durable », définit la Fondation pour la recherche médicale.

Ces troubles concernent près d’un million de personnes en France. Pourtant, « plus de la moitié d’entre elles ne sont pas dépistées et n’accèdent pas encore aux soins », estime la Fédération française Anorexie Boulimie. Heureusement la situation s’améliore : à l’occasion de la journée internationale des TCA ce 2 juin, coup de projecteur sur le Programme Régional de Prévention des Addictions déployé depuis 2019 en Pays de la Loire.

Téléformations, téléconsultations…

« L’objectif du dispositif est d’aider les professionnels de santé basés partout dans la région à mieux repérer, évaluer et orienter les patients souffrant d’addictions sans substance », décrit Isabelle Martineau, en charge du dispositif au CHU de Nantes. Pour ce faire, divers outils ont été développés, tous basés sur la télémédecine.

« Des formations en visioconférence sont proposées aux professionnels de santé hospitaliers et des Centres de soins. Ces formations d’accompagnement et de prévention en addictologie leur permettent d’approfondir leurs connaissances en matière de symptômes, mais aussi sur la manière de structurer un espace de soins de bonne qualité à l’attention de ces patients », ajoute le Dr Bruno Rocher, chef du service Espace Barbara – Hôpital de jour du centre de soins ambulatoires en addictologie au CHU de Nantes.

L’autre volet du dispositif concerne l’aide au diagnostic et à la prise en charge. Les professionnels de santé peuvent ainsi obtenir une expertise plus pointue en « ouvrant des pistes différentes sur une situation qui se chronicise », explique le Dr Martineau. Dans les cas les plus sévères, l’hospitalisation à temps plein est envisageable au CHU de Nantes dans le service Lou Andreas-Salomé.

A l’avenir, « le but est d’étendre ce dispositif et ces ressources à tous les professionnels de santé y compris les médecins généralistes et les infirmières scolaires dans tous les départements de la région », poursuit Isabelle Martineau. Un pas de plus vers un meilleur accès aux soins face à des pathologies encore largement méconnues et dont certaines ne sont même pas diagnostiquées.

A noter : A l’occasion de la journée internationale des TCA, la Fédération française Anorexie Boulimie organise partout en France des conférences, des webinars, des témoignages, des instalives, des animations et de nombreux événements pour relayer l’information sur l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie boulimique. Pour en savoir plus, consultez ce site.

  • Source : Fondation pour la recherche médicale - Fédération française Anorexie Boulimie – interview du Dr Bruno Rocher, addictologue et chef du service Barbara au CHU de Nantes – interview du Dr Isabelle Martineau, addictologue au CHU de Nantes

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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