Antibiorésistance: la pollution pointée du doigt

20 août 2020

La résistance des bactéries aux antibiotiques est un enjeu de santé publique majeur. Si elle est induite par le mésusage de ces médicaments, une équipe américaine suggère que la pollution des sols pourrait également la favoriser.

C’est bien connu : la mauvaise utilisation des antibiotiques permet aux bactéries de développer une résistance à ces molécules. Il semblerait que d’autres facteurs puissent favoriser ce phénomène. La pollution des sols aux métaux lourds y participerait aussi.

Des chercheurs de l’Université de Georgie aux Etats-Unis ont réalisé une analyse génomique de divers sols riches en métaux lourds. Dans ces derniers, ils ont découvert de fortes concentrations de bactéries portant des gènes d’antibiorésistance à des médicaments très utilisés comme la vancomycine, la bacitracine et la polymyxine. Ces microbes présentaient aussi une résistance aux métaux tels que l’arsenic, le cuivre, le cadmium et le zinc. En somme, « un lien fort a donc été identifié entre la résistance aux antibiotiques et la pollution aux métaux lourds dans l’environnement », notent les auteurs.

Selon eux, davantage de recherches sont désormais nécessaires afin de mieux comprendre les mécanismes d’action et d’évolution des différents gènes de résistance aux antibiotiques ainsi qu’aux métaux. Toutefois, « il est clair que les activités humaines telles que l’agriculture et la combustion d’énergies fossiles jouent un rôle dans le développement de l’antibiorésistance », concluent-ils.

  • Source : University of Georgia, 13 août 2020

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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