Apnée du sommeil chez l’enfant : les signes qui doivent alerter
26 mars 2024
L’apnée du sommeil, a de lourds retentissements sur la qualité de vie. Des troubles de l’apprentissage, du comportement, une courbe de croissance cassée peuvent survenir chez les enfants qui ne sont pas prise en charge. D’où l’importance, pour les parents, d’être attentifs aux signes tels que des ronflements ou une respiration par la bouche, même la journée.
L’apnée du sommeil concerne aussi les enfants. Selon l’association Santé respiratoire France, entre 2 et 5 % des enfants seraient touchés par une forme sévère du syndrome des apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). Concrètement, il s’agit de fermeture complète ou partielle des voies respiratoires, empêchant la respiration durant le sommeil. Ces obstructions sont responsables de pauses respiratoires de quelques secondes, avec à la clé, une baisse d’oxygène dans le sang, des micro-réveils, un sommeil fragmenté, de mauvaise qualité.
Quelles conséquences pour l’enfant ?
Récemment, lors de la Journée internationale du sommeil, la Fédération française d’orthodontie (FFO) a alerté sur la nécessité de repérer précocement les signes d’apnée du sommeil chez l’enfant afin de mettre en place rapidement un traitement adapté. Repérer, diagnostiquer et traiter le plus précocement possible le SAHOS chez l’enfant permet d’éviter des conséquences délétères sur sa santé, son comportement, sa scolarité. « L’apnée peut en effet ralentir la croissance du tout petit, déclencher des troubles du comportement apparentés à ceux du déficit de l’attention ou TDAH et entraîner, chez le jeune en âge scolaire, des difficultés à l’école », note la société savante.
« Il faut dépister les problèmes liés au sommeil chez l’enfant, dont les apnées du sommeil, car celles-ci peuvent aggraver une plainte et une pathologie pédiatrique (rhinite allergique, bronchiolites à répétition, asthme d’effort, exacerbation d’asthme…). Quel que soit le stade auquel les apnées sont dépistées, il existe un service rendu à la personne », ajoute auprès de l’association Santé respiratoire France le Dr Madiha Ellaffi, pneumologue à Albi et spécialiste des troubles du sommeil chez l’enfant.
Comment reconnaître les signes évocateurs chez l’enfant ?
La nuit :
- Un sommeil marqué par des pauses respiratoires ;
- une respiration par la bouche ouverte ;
- une bouche sèche ;
- des ronflements ;
- une transpiration nocturne ;
- l’enfant bouge beaucoup.
La journée
- Une respiration par la bouche ;
- une fatigue au réveil avec des cernes autour des yeux ;
- une lenteur à se préparer ;
- des troubles de l’attention et de la concentration à l’école ;
- des troubles des apprentissages ;
- une prise de poids ;
- des troubles du comportement comme l’hyperactivité et l’irritabilité ;
- une somnolence en journée, particulièrement chez les adolescents.
Le nourrisson aussi peut souffrir d’apnée du sommeil. Il « pleure beaucoup la nuit, il est inconsolable ; sa courbe de croissance taille/poids fléchit, s’aplatit, signe d’énergie dépensée pour parer aux difficultés à respirer », explique la Fédération française d’orthodontie. « Les apnées peuvent être aussi à l’origine de malaises dus à la fatigue et à l’hypotension artérielle chez les adolescents, de tachycardies inexpliquées, qui font le lit de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte. », ajoute l’association Santé respiratoire France.
Quelles sont les causes de l’apnée du sommeil chez les enfants ?
- l’obésité ;
- un asthme mal contrôlé ;
- de grosses amygdales ;
- des végétations adéonoïdes (trop volumineuses) ;
- une hypertrophie ou un mauvais positionnement de la langue ;
- une mâchoire plus petites ou plus reculées ;
- un palais étroite.
« Ces particularités anatomiques entraînent alors une réduction du diamètre des voies aériennes supérieures obstruant le passage de l’air et empêchant de respirer par le nez », précise la société savante. L’hypertrophie des amygdales et des végétations constitue le premier facteur de risque chez les enfants de 3 à 6.
« Concernant les nourrissons, l’étroitesse physiologique des voies aériennes, la respiration par le nez à la naissance, la position haute de l’épiglotte et du larynx, les exposent au risque d’apnée pendant les premières semaines de vie », indique le docteur Plamen Bokov, pédiatre dans le service d’Explorations Fonctionnelles au Centre Pédiatrique des Pathologies du Sommeil à l’Hôpital Robert Debré à Paris.
Notez que chez les enfants plus âgés et à l’adolescence, le premier facteur de risque est l’obésité.
Comment prendre en charge l’apnée du sommeil ?
La prise en charge de l’apnée du sommeil chez l’enfant est pluridisciplinaire (pédiatre, ORL, pneumologue, orthodontie). Plusieurs actions peuvent être menées, en fonction de la cause :
- Une perte de poids ;
- l’ablation des amygdales (et éventuellement des végétations) en cas d’hypertrophie
- un traitement orthodontique en cas de palais étroit, de petites mâchoires, de mâchoire inférieure en retrait ;
- un traitement par pression positive continue (PPC) peut être proposé en dernière intention en cas d’apnée du sommeil sévère. Cela consiste à propulser de l’air sous pression dans les voies respiratoires, pendant le sommeil. En empêchant la fermeture des voies aériennes, la pression de l’air permet une respiration régulière.
Beaucoup plus souvent que chez l’adulte, un syndrome d’apnée du sommeil léger peut disparaître spontanément avec la croissance de l’enfant.
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Source : Fédération française d’orthodontie, l’association Santé respiratoire France
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche