Attentats de Nice : quel soutien psychique pour les victimes ?
07 septembre 2016
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A l’origine de 86 décès et 484 blessés, l’attentat de Nice a marqué la santé psychique des personnes présentes sur place lors du drame. Pour venir en aide aux survivants, à leurs proches, aux passants mais aussi aux secouristes et au personnel hospitalier, le CHU de Nice propose des consultations dédiées à la prise en charge des atteintes psycho-traumatiques.
« Des cicatrices pas toutes dépistées et longues à fermer. » C’est en ces termes que le CHU de Nice aborde les blessures psychologiques profondes dont sont victimes les personnes exposées aux scènes traumatisantes de l’attentat de Nice. Après la prise en charge en urgence des blessures physiques survient en effet le soin psychologique sur le long terme. Une prise en charge nécessaire pour une grande partie de la foule présente sur la promenade des Anglais ce 14 juillet. Soirée au cours de laquelle 76 adultes et 10 enfants ont perdu la vie à la suite d’une attaque terroriste.
Prenant en compte cette fragilité psychologique et psychiatrique, le CHU de Nice a mis en place « des dispositifs de consultations à l’attention de ses usagers et du personnel ». Depuis le 21 juillet, des consultations psycho traumatiques sont proposées sur trois sites : au CHU de Nice, à l’hôpital pédiatrique Lenval et dans les Centres médico-psychologiques de l’agglomération. A ce jour, plus de 700 rendez-vous ont été pris. Tous ont fait suite à un diagnostic de stress post-traumatique, syndrome caractérisé par plusieurs symptômes : « une anxiété extrême, un état sur le ‘qui-vive’, de repli sur soi, d’images répétitives reprenant les épisodes effroyables », explique le Pr Michel Benoît, chef du service psychiatrie d’adultes au CHU de Nice. Et « des retentissements sont rapportés à court et long terme selon les personnes ».
Et les soignants ?
La rigueur professionnelle des soignants impliqués le soir du 14 juillet n’empêche pas la survenue de troubles psychologiques et psychiatriques. Auprès du personnel qui a « côtoyé cette horreur », comme le précise le communiqué du CHU, des séances de débriefing ont été mises en place dès le lendemain de l’attentat pour poser des mots sur ces profondes perturbations. Puis chaque membre du personnel a pu bénéficier de consultations individuelles ou collectives psycho-traumatiques. Les objectifs étant de les « aider à se remettre, pour être fort et retrouver au plus tôt le sentiment d’efficacité [professionnelle], (…) et d’éviter que la souffrance au travail ne s’aggrave ».
Beaucoup de postes sont concernés : le « SAMU-SMUR, les urgences, la réanimation, les blocs opératoires, la radiologie, la médecine légale ». Mais aussi ceux dont on parle moins : le personnel « des services administratifs, du standard, l’unité de transports sanitaires, de la restauration, de la blanchisserie, de la stérilisation ». Tous ceux qui ont « affronté le désespoir des familles, (…), l’angoisse des parents ».